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jeudi 12 décembre 2013

2013 12 08 - 60e édition de la SaintéLyon - 75 km


A l'issu de ma première participation à cette course de folie l'année dernière, j'avais affirmé que je n'y retournerai plus. Mais avec le temps, j’ai gardé en mémoire que les bons souvenirs oubliant les côtés négatifs si bien que j'ai tout de suite accepté l'invitation de l'ami Stéphane, participer ensemble à la 60e édition.

Pour cette édition 2013, qui relie toujours les deux grandes villes que sont Saint-Etienne et Lyon, quelques nouveautés : - un parcours modifié pour atteindre 75 km (au lieu de 72 en 2012) avec évitement des longs quais de Saône avant l’arrivée. - une course de 21 km baptisée SaintéSprint voit le jour et le départ sera donné à Soucieu en Jarrest. - le retrait des dossards à Lyon. Super pratique pour celui qui vient en train : Arrêt à Lyon, métro pour aller jusqu’au palais des sports, métro à nouveau pour reprendre un train pour St-Etienne...

Enfin, la fête des lumières est programmée le même week-end que la course. Super pour la fête et l’ambiance mais pas forcément pour le porte-monnaie. En effet, des millions de visiteurs sont attendus à Lyon et la SNCF y a vu là un moyen de s’en mettre plein les poches. Nous n’avons pas trouvé de billet preums dans les tranches horaires qui nous auraient convenu. Heureusement pour nous, "Super Pat" va assurer notre transport et notre assistance.
Ce qui ne sera pas une nouveauté cette année par rapport à 2012, c’est la présence de neige tombée en abondance quinze jours, trois semaines avant cette aventure. Avec un froid persistant sur la région, elle n’aura pas le temps de fondre.
Samedi 8 heures, notre chauffeur est prêt. Petit arrêt porte d’Orléans pour prendre en charge deux co-voitureurs.



Un voyage qui se passe bien. Pause café après 2 heures de route avec notre collègue qui assure un max. Ce qui l’ennuie c’est de devoir mettre les pieds à Lyon, surtout à deux pas de Gerland. Pour le Stéphanois qu’il est, ce n’est pas chose aisée.
Après avoir déposé nos deux compagnons de route en centre-ville, nous arrivons au palais des sports. Une fois l’excellent pique-nique préparé par Pat et son épouse avalé, nous filons retirer nos dossards, faire un tour des stands avant de reprendre la route pour Saint-Etienne.



Nous sommes les premiers à arriver dans le parc des expositions. Un petit tour pour repérer les lieux puis nous accompagnons Pat chez ses parents où il va déposer toutes les victuailles.
Le planning est bien chargé. Pat et Steph doivent se rendre au stade pour assister au match de ligue 1 opposant Saint-Etienne à Evian Thonon-Gaillard.
Direction Geoffroy-Guichard, visite de la boutique du club (impressionnant ce business), dîner dans un resto à quelques encablures du stade avec un ami de Pat, puis je les abandonne. Eux vont au foot et moi je vais les attendre dans une grande salle qui s’est bien remplie depuis notre passage éclair dans l’après midi.
Alors que je pensais attendre seul deux longues heures, quelqu’un a oublié de mettre le chauffage dans le stade et le match est annulé pour cause de terrain gelé. Quelles chochottes ces footeux !! Un degré en dessous de zéro et ils restent devant la cheminée alors que nous aurons des conditions bien pires.



Vers 23 heures nous sommes quasiment prêts. C’est parfait ! nous pourrons rejoindre la zone de départ bien plus tôt que l’année dernière où Isabelle et moi étions partis en toute queue de peloton. Les sacs déposés à la consigne, nous remercions note ami Pat avant qu’il ne parte se reposer chez ses parents. Il souhaitait nous suivre, mais la circulation va être difficile et il aura du mal ou nous retrouver. Autant qu’il aille se reposer pour être en forme le lendemain pour le retour.
A trente bonnes minutes du départ, il y a déjà pas mal de monde. Les SAS ne sont pas respectés. Nous serons en milieu de peloton. Des jeux de lumières et un fond musical nous font patienter. Puis le speaker prend la parole. Nous allons rendre hommage à deux personnes, puis il nous demande d’allumer les frontales et de faire une Ola quand enfin arrive le décompte final. On se souhaite bonne et deux minutes après le coup de pétard nous nous élançons dans la joie et la bonne humeur.
Les sept premiers kilomètres pour quitter Saint-Étienne vers Sorbiers se font sur le bitume. Au passage devant un magasin, nous aurons noté qu’un panneau affichait -6°, ce qui signifie que sur les hauteurs nous avoisinerons les -9 voire -10° mais comme j’ai mis 4 couches je ne crains pas le froid.
La première butte me fait prendre conscience que je suis un peu trop rapide. Inutile d’essayer de suivre Steph, je le laisse s’échapper. Pour reprendre mon souffle, je vais nettement baisser l’allure dans la longue côte de Sorbiers qui nous emmène sur les premiers chemins enneigés.
Je constate déjà la présence au sol de quelques déchets, ça me met hors de moi. Les premières neiges sont aussi synonymes de premières glissades et là, nombreux sont les coureurs qui s'arrêtent sur le côté pour mettre les équipements spéciaux. De mon côté, je vais attendre un peu même si, au fond de moi, je sais que nous allons encore prendre de l’altitude et que ça n’ira donc pas en s’arrangeant.
La grosse différence par rapport à l’année dernière c’est que la neige est moins fraîche. Les zones verglacées sont plus importantes à cause de la fonte de la neige dans la journée, du gel la nuit. De plus, une fine pellicule de givre recouvre par endroit ces parties glissantes et nous surprennent. Enfin, ce que nous n’avions pas vu l’année dernière, ce sont ces impressionnantes congères témoignant de l'intensité des intempéries mais aussi que le vent a été très présent. Cela dit, elles ne nous gênent pas, nous avons la place pour passer.
J’arrive à Saint-Christo-en-Jarrez, première zone de ravitaillement au 15e km. Un peu de monde sous la tente mais ce n’est pas la bousculade de l’année dernière. J’ai anticipé en ayant déjà mangé et bu. Je fais juste l’appoint en eau de mon bidon. Eau que je ne boirais pas, car trop chlorée. Je me servirai du second bidon rempli d’isostar.
Je ne m’attarde pas et je pars me soulager à l’extérieur. Je vais en profiter pour chausser les Ezyshoes. Au loin, j'entends des sirènes des véhicules de secours, signe qu'il y a certainement de la casse, je n'aime pas ça.
Encore des différences par rapport à la précédente édition : les zones bitumées sont moins glissantes, pas de brouillard et peu de vent. Et commence le balai des coureurs qui enlèvent leurs "chaînes" pour les remettre quelques mètres plus loin.

Le dénivelé se fait plus rude. De temps en temps, je lève les yeux pour constater que les étoiles veillent sur nous. Je me retourne aussi pour admirer ce beau serpentin de frontales qui illuminent les monts du Lyonnais. Que de monde !!! c'est impressionnant.
Les plaques de glace sont de plus en plus nombreuses ce qui occasionne un festival de pirouettes. On se croirait à Holiday on ice, et un axel suivi d'un salchow, puis un boucle piqué... Parfois on se croirait au bowling, et un Strike ! (une chute pouvant en entraîner d’autres...)
Arrive une belle et longue descente. Visiblement sur un versant moins enneigé, moins verglacé mais je resterai néanmoins vigilant pour ne pas aller à la faute. Par contre, c’est un ruisseau de boue qui nous accueille dans cette zone où il y a aussi de nombreux rochers et des cailloux. C’est moins vicieux que le verglas, mais pas plus facile pour autant. Contrairement à certains fous, je suis prudent, je me freine, ce qui est, pour moi qui ne sais pas bien descendre, un très gros effort. Les muscles souffrent beaucoup mais à ce moment précis, ce qui commence à m’inquiéter ce sont mes pieds. Avec la boue et l’eau glacée, ils sont frigorifiés.
Dans une autre descente, un peu plus loin, un coureur derrière moi a glissé sur une plaque de glace. Malgré la musique dans une oreille j'ai bien entendu sa chute. Je m’arrête pour revenir à sa hauteur avec d’autres coureurs. Son poignet est dans un mauvais état, la course semble terminée pour lui. 100m plus loin, une jeune fille est transportée sur le dos d'un concurrent, les dégâts sont de plus en plus importants.
J’arrive enfin à Sainte-Catherine, second ravitaillement, 30e kilomètre, 3h55 de course. Malgré les embûches, je suis hyper motivé puisqu’on nous a dit qu’à partir de là il n’y avait plus qu’à dérouler... mon c.. !!
Comme j’ai mangé et bu de l'isostar régulièrement, je ne prends qu’un peu de thé, histoire d'essayer de me réchauffer puis, je pars faire la queue pour remplir mes bidons. Là, je vais perdre beaucoup de temps. Quand mon tour arrive, il n’y a pas de pression dans les tuyauteries. C’est un tout petit filet d’eau qui coule, à ce rythme j’en ai pour une heure. Je décide d’aller à l’autre point d’eau. Il me faut alors refaire la queue quelques minutes. Avant de repartir, passage rapide par les toilettes et après 20 minutes passées sous cette tente, je remets mes gants pour reprendre la route.
Mes deux paires de gants (oui, oui, deux couches) sont si humides qu'en les remettant mes mains se refroidissent considérablement. Heureusement, après quelques minutes d’efforts et en serrant fort les poings, ça s’arrange. L'inconvénient d’avoir mis de 2 couches de gants, c'est que cela rend les gestes moins précis. Il m’est difficile de manipuler certains éléments comme les fermetures éclairs du sac ou de la veste, on va faire avec.


Nous quittons Sainte Catherine par une belle côte. Quelques flaques de boue puis de nouvelles plaques de glace réapparaissent. Nombreux sont ceux, comme moi, à avoir enlevé les équipements spéciaux. Quelques-uns s’arrêtent pour les remettre. Je n’ai pas le courage de déposer le sac et surtout pas envie de me refroidir. Un gars devant moi va faire une belle pirouette retombant lourdement sur le dos et les épaules. Nous nous arrêtons pour prendre de ses nouvelles et lui prêter main forte. Il s’est relevé comme si de rien n’était puis il est reparti. Il m’a fait très peur. Sa tête aurait pu cogner une pierre ou un rocher, il aurait pu se retrouver en fauteuil voir pire.
Ca fait réfléchir, mais cet épisode sera vite oublié avec la grosse difficulté qui arrive, la célèbre côte du bois d’Arfeuille que nous avions descendu comme on a pu l’année dernière et que nous allons monter cette fois.


source : http://www.desbossesetdesbulles.com/Bravo-a-tous-les-Saintelyon.html

Heureusement pour nous, elle n’est pas aussi glissante que l’année dernière. Par contre son fort dénivelé nous en fait baver. A la queue leu leu, en silence, on grimpe ce long mur en marchant. On aperçoit les frontales des coureurs au-dessus de nous. Il faut grimper si haut ? En s’approchant du sommet on entend quelques cloches et de la musique, merci à ces courageux supporters !

Je commence à accuser le coup. Il est 5 heures du matin, je constate que l’intensité lumineuse de ma frontale devient faible, peut-être est-ce aussi la fatigue qui commence à se faire ressentir. Les jambes se font lourdes, certainement parce que je n’ai pas encore bien récupéré des 100 km de Millau et mes pieds ont froids et n’aiment vraimznt pas ça.
Heureusement le parcours devient moins glissant, je n’ai pas dit plus facile, loin de là. Il faut quand même rester vigilant mais je pense que le pire est derrière nous.
5H53 du matin, ravitaillement de St Genoux, point kilométrique 41.
L’année dernière c’était la grosse bousculade ici. C’est aussi à partir de là que j’ai continué seul, Isabelle ayant décidé de rendre les armes.
Un peu de thé, une pâte de fruit puis je change les piles de la frontale. Une boite pour piles usagées est à notre disposition, merci à l'organisation.
Un quart d’heure après je me remets à courir. Encore une belle descente qui fait râler de nombreux muscles suivie d’une belle grimpette. Je suis de plus en plus dégoûté par la vue de tous ces déchets sur le sol en pleine nature.
Sur le bitume, mes pieds n’en peuvent plus et mes orteils me le rappellent. Malgré tout ça, j’ai quand même le moral. L’idée d’abandonner ne m’a jamais effleuré l’esprit.
De temps en temps on peut profiter d’un beau panorama sur la vallée. Le ciel étoilé va bientôt laisser la place au jour qui se lève. Pour l’instant je trottine toujours. Et je vais trottiner jusqu’à Soucieu en Jarrest, kilomètre 54, où de nombreuses personnes sont présentes et nous encouragent.
7h47, j’entre dans le gymnase. Je vais quasiment goûter à tout (sauf au saucisson). La vue des coureurs en relais qui se changent après avoir terminé leur contrat me donne envie d'en faire autant. Avant de repartir je dois passer aux toilettes, je vais devoir faire la queue dans le froid et perdre un peu de temps.
15 minutes plus tard, je repars sous les encouragements de nombreuses personnes et des bénévoles, ça fait du bien, merci à vous !!
En traversant la ville, nous croisons quelques riverains dont certains ont des mots gentils pour nous remonter le moral. A la sortie de la cité, je reconnais la route et le chemin qui étaient verglacés l’année dernière et où un véhicule de secours était bien planté.
Cette année c’est nickel mais mes pieds ont toujours du mal à acquiescer les chocs quels qu’ils soient. De plus, un corps étranger s’est invité dans une chaussure. A 15 km de l’arrivée, je dois retirer ce caillou qui me gène beaucoup.



A partir de là je vais commencer à alterner course et marche. Il nous reste deux difficultés. Le raidillon à la sortie du parc de Chaponost, qui était un véritable bourbier l’année dernière. Aujourd’hui la boue est absente mais la côte est beaucoup plus difficile que le souvenir que j’en avais. Tout comme la dernière côte de Beaunant, juste après le dernier ravitaillement. Il s’agit d’un mur qui m’a paru interminable.
Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Comme quoi, en fonction de son état de fraîcheur, on apprécie différemment les choses.
Je dois ajouter que j’ai fait une énorme erreur au dernier ravitaillement de Beaunant, 68e kilomètre, 9 h 44 de course, 6 minutes d’arrêt.
Je demande à une dame de me remplir une gourde avec du thé. Elle va aller en chercher du chaud, du très très chaud. Pour pouvoir le boire, je vais aller ajouter de l’eau aux robinets mis en place pour remplir les poches d’eau. Mon thé sera à température convenable mais avec un fort goût de chlore. Décidé à vouloir me réchauffer coûte que coûte, j’avale rapidement cette boisson au goût d’eau de piscine mais cela va vite me donner l’envie de vomir. J'aurai dû tout jeter et retrourner en chercher. Le mal est fait, je vais faire avec.
Après cette dernière grosse difficulté, il me sera impossible de courir. Les 5 kilomètres qui vont suivre seront un véritable calvaire, surtout dans les descentes et il y en a pas mal. Les 180 marches annoncées par l'organisation ne sont pas à monter comme nous le pensions Steph et moi mais à descendre, ouf !!

Lyon !!!!  j’y suis !!
Contrairement à l’année dernière, le tracé dans la ville pour rallier l’arrivée sera plus direct, évitant d'interminables quais dont on en voit pas le bout.
Tous ces coureurs qui me doubler depuis le dernier ravitaillement me démoralisent encore plus, jusqu'à ce que je me remette à trottiner, à 2 kilomètres du but.
La présence de spectateurs de plus en plus nombreux va me rebooster pour terminer sur une belle note. L'entrée du parc affiche le dernier kilomètre. Le palais des sports se dévoile,.
Pat m’a téléphoné pour me dire qu’il était dans le dernier virage, que Steph était arrivé. Dernière ligne droite, de nombreux cris me portent mais je ne vois personne. Je suis à la recherche de notre ami que j’aperçois enfin pour une photo souvenir.

Mais j’ai encore 10 mètres à faire pour franchir cette ligne d’arrivée hyper soulagé, fatigué mais heureux.
Je récupère mon beau t-shirt puis je file chercher mes affaires. Je me change tranquillement puis je retrouve mes amis pour un voyage retour avec pleins d’images en tête mais surtout avec la ferme intention de ne jamais refaire cette course dans ces conditions trop dangereuses.
Courir oui mais pas pour me retrouver à l’hôpital. Quelques jours après, avec du recul, je ne suis plus aussi catégorique et puis j'aimerais bien profiter des paysages de ce parcours mais pour cela il faudrait la faire de jour.
Pour terminer, je suis hyper satisfait du sac Camp acheté à la dernière minute. Les portes bidons c'est vraiment génial.
Merci à Stéphane de m’avoir embarqué dans cette aventure.
Merci à Patrick (et Patricia) pour nous avoir conduit sur les lieux du crime et de s’être occupé de la logistique avec son épouse.
Merci à toutes les personnes qui nous ont encouragé quel que soit le moyen de communication.
Merci à cette belle organisation et à tous les courageux bénévoles
Pas de merci à tous ces gros porcs qui ont jeté leur déchet n’importe où. Aucun respect pour la nature, pour les autres concurrents, pour l’organisation. C’est inadmissible, honteux.
Une grosse pensée à Georges qui devait être avec nous mais son genou voulait rester dans la Sarthe. Bon rétablissement à lui et vivement qu’il puisse galoper à nouveau pour se faire une petite course ensemble.
Maintenant place à 3 semaines de repos total.
Bonnes fêtes de fin d’année !!!!


Quelques liens :
La trace de mon GPS Garmin 310 XT : http://connect.garmin.com/activity/415053203# Openrunner : http://www.openrunner.com/index.php?id=3117193

Exporté chez Openrunner : http://www.openrunner.com/index.php?id=3117193

Le résumé en images par la région Rhône-Alpes :


Le film officiel RRA de la SaintéLyon 2013 par MIGOOTV
Mes photos, dans le désordre car j'ai utilisé 2 appareils :


Photo chez Maindru : http://www.maindruphoto.com/fr/photos/la-saintlyon-2013-flash-sport/2113045/709-leclercq-hubert.html

Ce qu'il faut retenir de cette édition, par l'organisation : http://www.saintelyon.com/actualites/ce-quil-faut-retenir-de-cette-60eme-edition/

Photos de la reconnaissance d'une partie du parcours, 2 jours avant le départ. Photos sur Facebook : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.706364602709672.1073741835.561708693841931&type=1

Une vidéo un peu plus longue :

MONTAGE SAINTELYON 10MIN OK from Extra l'Agence on Vimeo.

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