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jeudi 11 décembre 2014

2014 12 06 - Trail du tour du Canton (82 km)

TTC : Trail du Tour du Canton 2014

Le club cycliste de Beuzeville La Grernier, petite commune normande d'un peu plus de 1000 habitants de la Seine-Maritime, pas très loin du Havre, organise la 7e édition du trail du tour du canton. Une manifestation pédestre qui va nous faire tourner autour de Bolbec, chef lieu de canton et dont le but est de récolter des fonds pour le Telethon, l'intégralité des inscriptions étant reversées à la cause.
Plusieurs épreuves au programme, un trail de 82 km en individuel ou en run and bike avec 1290 m de dénivelé positif et 2 points pour l'UTMB, un 42 km individuel ou en run & bike, un 24 km course ou marche, bref, il y en a pour tous les goûts.

Pourquoi ce trail est une question qui revient souvent. Parce que des amis l'ont fait et que leur récit m'avait donné l'envie de venir. Parce que faire la Saintélyon avec la neige, le verglas et des températures extrêmes deux années de suite ras le bol. Enfin, parce que je pensais pouvoir aller rendre visite à ma maman après la course. La vallée de la Bresle (la glass vallée) n'étant qu'à une petite heure de route de Bolbec.
Quand j'ai annoncé mon intention de participer à cette course sur Facebook plusieurs personnes semblaient intéressés par le covoiturage mais au final il n'y aura que mon neveu Samuel qui répondra présent.

Grosse frayeur la veille du départ. A 17 heures, sur le point de quitter le boulot, mon portable sonne. Je me dis que c'est encore de la pub mais je décroche quand même. Alors que j'étais prêt à envoyer sur les roses cette personne il s'avère que c'est l'hôtel que j'ai réservé par internet depuis plusieurs mois qui m'annonce que l'établissement est fermé.
Super, on fait comment ? La dame me propose deux autres établissements mais ils sont un peu loin du lieu de la course. Elle me dit se renseigner et me rappelle 30 minutes plus tard pour m'annoncer de bonnes nouvelles : un hôtel partenaire de la course a encore une chambre, ce sera plus proche et moins cher, merci m'dame !

Vendredi, 13h30, direction l'Essonne pour prendre Samuel. La traversée de Paris est un peu difficile mais après ça roule ! Trajet sans encombre à papoter course à pied, je n'ai pas vu le temps passer. J'ai pris la première sortie vers le pont de Tancarville sur l'A13 et n'ai pas suivi mon gps. Du coup on s'est tapé quelques routes de campagne sous un ciel gris avec quelques gouttes de pluie mais on a pas trop perdu de temps si bien qu'aux environs de 16h40 nous sommes dans notre chambre.
On dépose nos affaires puis on part retirer notre dossard à la salle B. Legros, juste à côté du stade de Beuzeville-la-Grenier.

L'accueil est chaleureux et tout se passe vite et bien : présentation du certificat médical, contrôle du sac et du matériel obligatoire, remise du dossard chasuble jaune fluo portant le N° 85. Faut dire qu'il n'y a pas encore grand monde dans la salle. 
En attendant l'arrivée d'un collègue de Samuel et de sa petite famille, je pars à la recherche d'une bouteille d'eau ce qui va me permettre de découvrir un peu le village même si de nuit, je ne me rends pas bien compte. Je constate que des tentes sont en train d'être montées sur la place du village, ici le téléthon c'est l'affaire de tous !

Olivier et sa famille arrivent peu après mon retour à la salle où il n'est pas facile d'avoir du réseau pour se connecter à internet avec nos téléphones. Olivier participera à son premier marathon et pour cela il n'a pas choisi le plus facile. Nous nous retrouvons tous un peu plus tard au centre de Bolbec, dans l'hôtel-restaurant qui héberge Olivier's family pour déguster une bonne assiette de pâtes avant d'aller au lit. Nous constatons que nous ne sommes pas les seuls coureurs à dîner dans cet établissement.
En reprenant la voiture on se rend compte que la place du centre ville est un peu mouillée, aurons-nous bien demain le soleil annoncé par les prévisionnistes ?
Je suis au lit à 21h40 et m'endormirai assez rapidement après un denier coup de fil. C'était l'opérateur internet auprès de qui j'avais réservé la chambre qui souhaitait savoir si j'ai bien trouvé une solution, Il est temps...

4H10, tout le monde debout ! Faut être fou pour se lever de si bonne heure un week-end !
Tout comme Samuel j'ai bien dormi. Une douche, on s'habille et on file prendre un bon petit déjeuner. 5H20, on a réglé la chambre et on constate qu'il fait bien frais dehors, les vitres de la voiture sont givrées. 10 minutes plus tard nous sommes garés à proximité de la salle, c'est un avantage pour les coureurs de la longue distance. Samuel dépose un sac que l'organisation emportera à Bolbec, point de ravitaillement de la mi-course. Il pourra se changer et y laisser ce dont il n'a plus besoin. Moi je ne laisse qu'un sac à la salle de Beuzeville avec des affaires propres et le nécessaire pour prendre une douche après l'épreuve.

Photo du départ par l'organisation
A quelques minutes du départ, on se dirige en convoi au centre du village. On y retrouve nos voisins de table de la veille. Monsieur est en tenue, madame est supportrice. 
Je souhaite bonne course à Samuel et le départ est donné après le décompte des 5 dernières secondes. Le Chrono est en marche, c'est parti.
Samuel s'envole déjà vers les avants-postes alors que moi ce sera l'arrière-train !
Je n'ai pas d'objectif particulier si ce n'est de terminer sans bobo cette dernière course de l'année pour ce qui me concerne. Dans ma tête je compte mettre dans les 11h00/11h30 après, sur une telle distance il peut s'en passer des choses, je ferai ce que je pourrai...
Le petit peloton, puisque le nombre de coureurs est limité à 160 et que nous sommes 130 à partir cette année, s'étire doucement dans le calme de cette fin de nuit où quelques gros nuages masquent de temps en temps la lune.
Après un bon kilomètre on se retrouve sur le premier chemin mais pas pour longtemps car nous allons retrouver assez rapidement le bitume et ça va s'alterner comme cela assez souvent avec quand même une présence plus importante du macadam.
Ces premiers chemins vont donner une idée de ce que vont être les autres sentiers, un peu de boue et de belles flaques d'eau, rien de bien méchant tout comme le dénivelé qui ne présente aucune difficulté jusqu'au 6e km où nous entrons dans la première zone boisée. C'est ici qu'on trouve la première grimpette. Deux photographes s'y trouvent dont un qui va me flasher. Pour m'économiser je progresse en marchant, d'ailleurs tout le monde fait la même chose.

C'est en compagnie du coureur portant le numéro de dossard qui suit le mien (le N° 86) que j'arrive au premier ravitaillement. Je reconnais sa supportrice, c'est le couple du restaurant d'hier soir.
Il me dit qu'on a mis 1h13 pour parcourir les 13 premiers kilomètres. Je n'ai pas de calculatrice dans la tête mais je sais que c'est trop rapide pour moi. Ce qui se bouscule dans ma tête c'est le fait de ne pas être allé aux toilettes ce matin, ça me tracasse mais pour l'instant tout va bien.

A l'entrée de ce premier ravitaillement nous sommes pointés mais je ne rentre pas dans la salle, je zappe ces premières tables par contre je commence à boire l'isostar de mon bidon.

Je suis derrière un groupe qui semble plus rapide que moi, je n’essaie même pas de les suivre. Le jour se lève doucement, bientôt je ne vais plus avoir besoin de la frontale. 
Un peu plus loin, sur un long chemin en ligne droite, une énorme flaque d'eau occupe toute la largeur, on arrive à passer sur le côté mais je fais attention de ne pas glisser, même si j'ai des chaussettes étanches, je ne connais pas la profondeur de cette marre et n'ai pas envie d'avoir les pieds noyés.
Kilomètre 18, nous devons traverser une pâture dont l'entrée est très imbibée d'eau, un vrai marécage. Heureusement que j'ai de bonnes chaussettes !
Deux kilomètres plus loin, un coureur qui m'avait dépassé peu de temps avant refuse d'obéir aux directives d'un bénévole qui lui demande de s'arrêter pour laisser passer une voiture. Un comportement inacceptable, heureusement que l'automobiliste s'est arrêté.
Ce coureur n'a pas lu l'article 13 du règlement et tout ça pour s'arrêter 3 kilométrés plus loin pour se soulager en pleine nature...
21e km, nous traversons un petit village ou l'accompagnatrice du coureur 86 nous encourage. Son poulain s'est arrêté au premier ravitaillement, il est derrière moi. 
Les portions de bitume sont importantes et je commence à me demander si je suis bien sur un trail.
24e km, nous traversons une ferme où des vaches nous regardent passer, que peuvent-lles bien penser de nous ? Le village qui suit, au kilomètre 26, est le second point de contrôle et second ravitaillement.
Je suis vigilant car certaines portions de la route sont très glissantes. Je m'arrête pour faire l'appoint d'eau dans mon bidon, je bois un gobelet d'eau, j'avale un gâteau salé et je repars après avoir remercié tous les bénévoles.
Quelques centaines de mètres plus loin je me demande si j'aurais pas mieux fait d'aller aux toilettes. Je le sens pas bien. Je fais demi-tour ou pas ? 
Trop tard, je ne fais pas demi-tour, pas envie de faire des kilomètres en plus, j'irai au prochain ravitaillement.
Un coup d'œil au chrono et je constate que je suis trop rapide avec une moyenne sous les 6 minutes au kilo, je vais exploser et vais souffrir pour terminer, si j'arrive à aller au bout.

Le parcours est agréable surtout que le soleil est bien présent et nous réchauffe un peu car le fond de l'air est quand même frais.

Si je ne me trompe pas, vers le 31e km un photographe de normandiecourseapied.com nous immortalise. Au bout du chemin se trouve la dame du coureur 86 et heureusement qu'elle était là pour me donner la bonne direction.
On se rapproche de Bolbec et de son ravitaillement en centre ville. Avant d'y arriver nous aurons droit à un passage agréable dans un bois, à la limite des champs et ça se termine par une belle descente. Les premières maisons sont là, enfin pour l'instant c'est la station d’épuration, quelques usines. Nous remontons sur les hauteurs de la ville où, de temps en temps, nous avons une vue plongeante sur la cité.
37e km, j'entre dans le centre ville de Bolbec, je passe à côté de la place où nous avons mangé la veille puis j’enchaîne la rue piétonne où, au bout, au pied de l'église, se trouve le 3e ravitaillement et point de contrôle. J'ai droit à quelques bravo ! courage ! ça fait plaisir.
Ces tables sont sous des tentes, visiblement pas de toilette ici. Je retire mon sac pour remettre des pastilles d'isostar dans mon bidon, faire le plein sans oublier de mettre la frontale dans mon sac.
Je mange un mini sandwich et je repars au moment où la première féminine entre sous la tente. Elle n'est pas loin derrière moi depuis le début. Je l'ai même souvent entendu jacter dernière moi.

C'est à partir de là que nous allons rencontrer les plus importantes difficultés et effectivement, pour sortir de la ville une première côte bétonnée, certes pas très longue mais bien raide, fait mal aux cuisses. Le parcours devient plus nature et boisé même si les portions de bitumes se succèdent toujours. 
Dans une première grimpette je vais entendre cette voix féminine qui m'informe que je vais bientôt être rattrapé, d'ailleurs ma moyenne baisse un peu et dans la côte suivante 3 coureurs me dépassent dont cette dame.
Je m'accroche à ce groupe, nous sommes sur un sentier forestier assez agréable du côté du 44e km.
Un monsieur aux couleurs de l'AC Veules viens à notre rencontre. Il est visiblement venu à la rencontre de l'athlète féminine et ça va se confirmer car il lui propose de la soulager de ses bâtons quand elle n'en a pas l'utilité. 
Personnellement j'en ai rien à faire mais si on emporte du matos, on s'en charge jusqu'au bout... 

Un peu plus loin, avant de sortir de la forêt, on entend de la musique au loin. Trop tôt pour un ravito, y aurait-il une fête dans le coin ? Non, il s'agit d'un cortège de tracteurs et remorques aux couleurs du téléthon qui circulent avec de nombreux passagers à bord.
Nous les croisons au début d'une longue portion bitumée sur laquelle je vais lâcher prise car j'ai un petit creux, une grosse soif et un gros coup de moins bien.
Je les vois s'éloigner doucement mais sûrement et personne dernière moi. Je me retrouve de plus en plus seul. Il me faut être vigilant pour bien suivre le balisage, ne pas me perdre devient une priorité. 
Je bois beaucoup, je bois énormément mais le 4e ravitaillement approche. Encore une belle grimpette où un concurrent me dépasse très à l'aise et le village est en vue. Nous y arrivons après avoir traversé un champ de maïs coupé récemment.

Beuzevillette, place du village, 15 minutes d'arrêt !
Avant de reprendre la route, je fais le plein de mon bidon, je mange un mini-sandwich au jambon et on me propose une soupe avec des pâtes que j'accepte. 
Pour profiter de tout ça je m'assois quelques instants. Avant de repartir je demande s'il y a des toilettes et on me répond par l'affirmative. On me dirige vers le fond de la cour de récréation, sous le préau.
Je repars léger et requinqué mais un kilomètre plus loin je vais faire une belle boulette. Au bout du chemin, sur une route, un panneau nous oriente vers la gauche mais je suis envoûté par l'entrée du château. Je vois la bâtisse au bout d'une allée fleurie et je me dis qu'on ne peut pas nous faire passer dans ce domaine. 
Je décide de prendre la route, mais 2 intersections plus loin plus de balisage. J'ai un gros doute et décide de faire demi-tour et là je vois au loin 2 concurrents entrer dans la cour du château.
Si j'avais bien fait attention j'aurais remarqué les flèches sur le sol qui se voient bien sur ma photo. Du coup 600 mètres de plus, comme si 82 km ne suffisaient pas.

La sortie du domaine est un chemin réparé avec des gravas. Entre les cailloux, les blocs de pierre, des morceaux de parpaings il faut faire attention, je déteste !
Puis on enchaîne avec un champ de patates fraîchement recouvert d'un bon fumier bien odorant et pas moyen d'y échapper, le bon parfum de la campagne !
Dans le village suivant, un bénévole me dit que je suis 44e. Je le remercie, comme j'ai remercié tous les bénévoles croisés jusqu'ici mais je vais bientôt passer 43e car le concurrent qui me précède a un petit coup de mou et bientôt 42e..
Vers le 58e kilomètre nous entrons dans un bois pour une très longue descente où il faut être prudent car le chemin caillouteux et recouvert d'une épaisse couche de feuilles mortes et on ne sait pas où on met les pieds. Le coureur qui me précède peste un peu en me disant qu'on pourrait profiter de cette pente favorable pour récupérer un peu mais que nenni, cette descente est un peu exigeante, les appuis sont fuyants, on s'use quelque peu. Je suis moins prudent que lui et je le dépasse. 
Deux bornes plus loin, alors que je suis sorti du bois, je ne vois plus de balisage. Je peste à mon tour, je me suis encore perdu. Je n'ai pourtant pas vu de chemin à gauche ou à droite et personne devant, personne derrière. J'hésite quelques minutes. Sur le point de faire demi-tour, le coureur dépassé auparavant apparaît, je pousse un grand Ouf de soulagement. Maintenant je vais faire attention, Pourtant je n'ai pas mis la musique, rien pour me déconcentrer. J'ai le casque sans fil sur les oreilles depuis le départ mais je ne l'utilise pas, au prochain arrêt, je le range dans le sac.
Peu avant le 62e km il nous faut traverser un petit ruisseau, les pieds doivent passer dans l'eau. Grâce à mes chaussettes je ne prends pas l'eau mais je sens bien la fraîcheur. A la sortie du village suivant on traverse une route assez fréquentée où des bénévoles arrêtent les véhicules puis on se retrouve dans un beau domaine, il s'agit de l'Abbaye du Valasse.

Notre parcours longe des bâtiments plus récents et un espace qui semble accueillir des spectacles puis, au bout du sentier, on rentre dans un beau bâtiment récent, 5e ravitaillement, point kilométrique 64.
Je refais le plein de mon bidon d'isostar sauf que les dernières pastilles sont coincées au fond du tube, je m'énerve. La dame me propose une soupe, que j'accepte volontiers. Je vais aussi avaler un nouveau petit sandwich au pâté et un coca. 

Je repars après avoir rangé mon casque dans le sac et après un passage rapide par les toilettes.
Je me retrouve juste derrière le coureur dépassé dans le précédente descente mais comme ça grimpe et qu'il y a un peu de circulation sur cette route, je marche derrière lui.
Il se retourne pour me demander comment ça va. Je lui répond que ça devient dur. Il me répond que pour lui aussi et il me propose de terminer ensemble en alternant marche quand ça monte, course quand on peut. J'accepte mais pourrais-je aller au bout ?
On fait connaissance, on papote et quand on se retrouve à une intersection, plus de marquage. On a oublié quelques chose. On fait demi-tour et cinquante mètres plus bas on retrouve le bon chemin. Encore 100 m de plus au compteur...
Les kilomètres défilent tranquillement en appliquant à la lettre sa technique sauf que, quand je suis devant, j'ai tendance à m'emballer et à le distancer alors je préfère rester en retrait. Je commence à sentir la présence d'une ampoule sous un orteil du pied droit, ça se corse. Pourquoi le pied droit et pas le gauche ? J'aimerais bien le savoir.

Au 4e ravitaillement (celui de Beuzevillette) j'ai entendu parler d'une grosse difficulté avant le dernier ravitaillement qui doit se trouver au 74e km. Jusque là rien du tout. Mon camarade en doute un peu mais ce qui est certain c'est qu'il nous faut passer, comme cela a été dit au briefing, sur une voie ferrée et vu son état elle doit être en service, je ne suis pas rassuré. 
Nous n'osons pas nous aventurer au milieu des rails ou le sol semble pourtant plus adapté pour courir que sur les côtés où nous marchons sur une bonne couche de cailloux, Je n'aime vraiment pas ce passage. Un concurrent n'a pas hésité à emprunter le centre de la voie et nous dépasse par contre il n'a pas vu que nous devions quitter cet endroit pour entrer dans les bois. Nous l'avons sifflé pour qu'il revienne sur le bon chemin, il nous remercie. 
Nous longerons à nouveau les rails un peu plus loin, c'est la seule solution qu'à trouvé l'organisation pour éviter de nous faire traverser une importante route nationale.

Mais où peu bien se cacher cette dernière grimpette ? Le dernier ravitaillement approche.
Nous la trouverons un peu plus loin, après avoir traversé un stade, km 71. Un petit raidillon pas très méchant mais j'ai du mal à repartir une fois en haut d'autant que le chemin n'est pas très praticable à cause de grosses ornières un peu boueuses.
Mon GPS affiche 74e km. Pas de ravitaillement à l’horizon, d'ailleurs pas de village ni de clocher en vue. Se présente alors une descente vertigineuse dans un pâturage. J’aperçois des tentes en bas, nous y sommes. C'est vrai que j'ai 800 à 900m mètres en plus au compteur à cause de mes erreurs de parcours.

Là, j'aimerais bien prendre un café, sauf qu'il n'y en a pas. On me propose un thé qu'on va me préparer gentiment. Pendant ce temps je fais l'appoint de mon bidon et mon camarade de route se renseigne sur ce qu'il reste à faire. Un bénévole nous indique un dernier "coup de cul", je me méfie. Par contre il nous précise que le chemin est très humide et glissant ce que nous remarquerons assez rapidement.
Quelques faux plats qui nous permettent de récupérer un peu puis le clocher de Beuzeville la Grenier se profile.
Un coup d’œil à la montre et je constate un temps incroyable. Je n'aurais jamais imaginé un tel chrono même s'il ne sera certainement pas sous les 10 heures.
Comme pour pas mal de coureurs présents aujourd'hui, mon camarade n'a comme seul objectif de termine quelque soit le chrono afin d'obtenir les deux points qui lui ouvrent les portes d'une épreuve de l'UTMB. 

Mais on ne retourne pas au village par le chemin le plus court, ça serait trop facile. Une dernière longue ligne droite, une petite cuvette à passer et nous entrerons dans le bourg sans profiter du concours équestre qui est organisé à quelques encablures de la salle. C'est dingue ce qu'arrive à faire cette petite bourgade pour cette belle cause qu'est le téléthon, chapeau !

Nous entrons dans le village sous de chaleureux applaudissements. Virage à gauche toute puis à droite.. mais la salle c'est tout droit !! non, non, vous faites le tour. Comme ils aiment nous en faire baver jusqu'au bout ces organisateurs !
Derniers virages sous les encouragements des personnes présentes, la salle est en vue, nous y entrons et passons la ligne main dans la main avec un chrono impensable de 9h58 et des poussières. Je suis sur une autre planète.
Je serai un peu déçu le lendemain en regardant les résultats officiels car ils m’ont ajouté plus d'une minutes. Cela ne va pas changer la face du monde ni m'empêcher de dormir mais c'est curieux cet énorme écart. D'habitude j'ai au max 5 à 6 secondes de différence avec le chrono officiel. Là, plus d'une minute ça me surprend un peu.


Je remercie Philippe de m'avoir boosté sur ces 18 derniers kilomètres puis je retrouve Samuel hyper content de sa prestation.
Il finit 3e au scratch avec un chrono de 7h29. Je m'en doutais qu'il allait s'éclater sur ce type de parcours.
Olivier est aussi finisher de son premier marathon-trail et pas des plus faciles. Grand bravo à lui quand on sait qu'il n'y a pas longtemps qu'il a commencé à courir. Ce qu'il a fait est énorme, peu l'aurait fait.
Une petite photo avec mon camarade de route puis je profite d'une petite bière avant d'aller à la douche.
Samuel ira se doucher à l'hôtel d'Olivier car à son arrivée les douches étaient froides. Une binouze pour arroser le podium de Samuel (un panaché pour moi car je dois prendre le volant) puis nous quittons Olivier et sa famille car il nous faut rentrer sur la capitale. 

Pour terminer, je suis hyper satisfait de la façon dont j'ai géré l'alimentation. Tout s'est super bien passé de ce côté là, c'est le gros point positif. Pas de bobo à part cette ampoule et une petite douleur dans le dos le lendemain certainement lié au sac, pour le reste nickel.
A noter que pour une fois je n'ai pas vu de déchet sur le sol. Bravo les gars. Il paraît que sur la Saintélyon c'était l'horreur.
Comme d'habitude, je vais remercier l'organisation de cette belle épreuve. Continuez comme ça, c'était parfait, c'était génial !
Un énorme merci aux bénévoles toujours aussi sympathiques qu'il faut respecter car sans eux il n'y aurait pas de course.
Un grand bravo à tous les coureurs et finishers dont Samuel qui m'a épaté sur cette course. Il aurait préféré un peu plus de chemins que de bitume mais il s'est fait plaisir quand même et il a fait une belle performance. Bravo champion. La famille est fière de toi !
Bravo aussi à Olivier qui a souffert mais terminé son premier "maratrail". Il n'a rien lâché et il l'a fait ! bravo aussi champion !

La trace de mon GPS


Mes photos


Le site de l'organisation où on trouve des photos, des vidéos et toutes les infos sur la course : http://ccpbeuzevillais.fr


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