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jeudi 15 octobre 2015

100 km d'Amiens - le 10-10-2015

100 km d’Amiens



Quand cette manifestation a refait surface en 2012 après 17 ans d’interruption j’ai toujours eu en tête d’aller courir sur mes terres. Amiens est une ville que je connais bien puisqu’elle est la préfecture de mon département de naissance mais aussi parce que j’y ai vécu deux ans et pour y être revenu faire mon service militaire en 1987. Malheureusement les aléas de la vie m’ont obligé à repousser chaque année jusqu’à cette année 2015 où rien ne m’aurait empêché d’y aller. 

De retour sur la distance après les 100 km de Millau 2013, mon seul et unique objectif est de terminer cette course sans objectif chronométrique, juste se faire plaisir et finir sans bobo.
J’embarque avec moi l’ami Pascal qui souhaite faire une performance sur ce parcours annoncé très roulant et ça tombe bien car n’ayant plus de voiture c’est sa compagne Isabelle qui va nous prêter la sienne pour cette virée Picarde.
Aussitôt arrivés sur place vendredi après-midi, sous un magnifique soleil, nous allons retirer nos dossards au gymnase de la Hotoie. L’accueil est chaleureux, les bénévoles sont déjà au top. Nous nous renseignons pour nos ravitaillements personnels. Comme nous n’avons pas d'accompagnateur et qu’en vue de l’organisation des championnats de France de la discipline l’année prochaine, l’organisation a prévu 5 points sur le parcours, en gros un ravitaillement sur deux, où il est possible de déposer nos bouteilles. Comme on passe 2 fois sur ces points de ravitaillement, nous avons donc préparé 10 petites bouteilles avec nos numéros dessus conformément au règlement de l’épreuve. Le bénévole nous demande de les déposer dans une espèce de seau  nus assurant qu’elles seront bien réparties sur les 5 tables. La façon dont s’est passée cette étape me laisse un peu perplexe, d’ailleurs l’ami Pascal me dit en rigolant, "on va retrouver nos 10 bouteilles au premier ravito" , on verra demain…


Le dossard et le maillot souvenir (pas terrible) en main, direction le centre-ville pour une balade en attendant que notre hébergeur d’une nuit trouvé sur rbnb nous accueille. Mais c’était sans compter sur la présence de Joseph qui est venu chercher ses enfants à la sortie des écoles.
On le rencontre vite fait et on se donne rendez-vous le lendemain car il sera sur le marathon, qu’il n’a malheureusement pas pu préparer comme il aurait voulu. Il nous assure qu'il nous attendra sur la ligne d'arrivée, il est trop sympa ce Joseph !
La voiture garée à deux pas du logement nous prenons la direction du centre-ville puis du quartier Saint-Leu à pieds profitant de cette météo exceptionnelle.
Vers 20 heures, les clés en poche, direction un restaurant un peu atypique que j’ai connu il y a près de 25 ans et qui existe encore. Nus ne prendrons pas les spécialités américaines du menu. Ce sera une belle assiette de pâtes et, pour ce qui me concerne, un petit dessert histoire d’aller au lit le ventre bien plein. C’est qu’il faut accumuler de l’énergie pour l’énorme effort qui nous attend le lendemain.

Jour J


5H00, même pas besoin du réveil pour me lever. N'ayant pas bien dormi essentiellement à cause de la literie, je suis réveillé bien avant que ça sonne. La maison est assez calme malgré la présence de nombreux étudiants. C'est le parquet qui s'est fait entendre très tard dans la soirée. Je prends un bon petit-déjeuner avant de m’habiller. Les affaires ont été préparées la veille, ça va aller vite même si je suis toujours à la recherche de quelque chose, le stress peut-être…
5h55 nous quittons la maison. Le ciel est bien étoilé ce qui nous laisse imaginer que la journée va être belle.Quelques minutes après nous arrivons au gymnase. Il n’y a pas encore grand monde. Les personnes présentes se préparent tranquillement, c’est quand même très calme.Les coureurs arrivent petit à petit avec pour la plupart un accompagnateur qui prépare le vélo à l’extérieur.
Le sac déposé à la consigne l’ami Pascal retrouve des connaissances avec qui il discute et pour moi direction les toilettes avant de rejoindre la ligne de départ. Quand nous sortons du gymnase je trouve que ça s’est rafraîchi un peu. La brume qui recouvre le parc de la Hotoie y est peut-être pour quelque chose. On aperçoit toujours les étoiles, c’est tout bon, j’ai hâte de rentrer dans le vif du sujet.

Il fait encore nuit quand le départ est donné. Il est 7h00, nous nous souhaitons bonne course, l'aventure commence.
Un petit tour dans le parc de la Hotoie dans lequel on passe le premier kilomètre. Un chronométreur égraine le temps qui passe. 6’11 pour moi, c’est plus rapide que les 6’18 prévues mais pas d’affolement, c'est quand même beaucoup plus prudent qu'à l'ecotrail. Tout va bien, je me dis que je vais y venir progressivement.
Le peloton qui s’étire n’empêche pas certains de discuter. On parle objectif, on parle des courses faites ou à faire, on passe le temps comme on peut. Pas de papotage de mon côté, j’essaie de me concentrer pour avoir la foulée la plus économique possible. Après le premier ravitaillement où j’ai pris un gobelet d’eau vite fait, il me faut trouver un endroit pour une première pause technique, ce sera fait après le 7e km.
Avec le jour qui se lève quelques riverains ouvrent leurs fenêtres, promènent leur chien et nous encouragent. Une brume recouvre tout l'hippodrome d’Amiens et je ressens cette humidité qui gène un peu ma respiration. Je pense qu'avec le soleil qui semble vouloir se montrer l’atmosphère devrait se réchauffer et faire disparaître ce petit brouillard.
Retour à la Hotoie où le chrono positionné au 10e kilomètre affiche 1h32. Un bref coup d’œil à ma montre pour constater que mon allure, au lieu de baisser, a légèrement évolué pour passer à 6’03. Je comptais pas être si rapide mais bon, pour l’instant ça va alors je me dis que je vais continuer ainsi. J'espère tenir jusqu’au 60e comme en Sologne puis je terminerai comme je peux si possible en 11h20-11h40.
La Hotoie c’est aussi là que les accompagnateurs vélos attendent leur poulain. Pour moi et l’ami Pascal ce sera une course en solitaire sans accompagnateur puisque personne n’a eu le courage de venir se frotter à la distance. Alors qu'un coureur est encouragé par ses petits-enfants, pour une accompagnatrice l’aventure commence mal, le panier mal fixé au cycle et son contenue se retrouve au sol. Elle doit alors s’activer à tout remettre en place. 

Nous quittons Amiens par les bords de la Somme. C’est un endroit que j’ai bien fréquenté pendant mon service militaire mais qui a bien changé.
Au 3e ravitaillement (premier ravitaillement personnel) je trouve bien une de mes bouteilles d’Isostar. Je me dis qu’ils ont mis le seconde de côté pour le retour, mais non. Le plan ne sera pas sans accroc.
Nous quittons les bords de la rivière pour la seconde boucle du parcours entre Argoeuves, Saint-Sauveur, La Chaussée Tirancourt, Picquigny..
Deux choses vont me tracasser. De légers troubles intestinaux mais cela ne m'inquiète pas encore trop car j’ai repéré quelques champs de maïs où je pourrai aller me soulager. La seconde c’est de courir avec ma bouteille à la main et le bruit du liquide qui m’énerve. Heureusement, je suis parti avec une ceinture avec 2 pochettes dans lesquelles j’ai réparti des barres énergétiques, mon appareil photo, mon téléphone (qui contient ma musique) et des mouchoirs en papier. J’arrive à caser le tout dans une pochette ce qui libère la seconde pour accueillir ma petite bouteille, ça rentre pile poil, nickel !
Aux tables de Saint-Sauveur j’avale vite fait quelques gâteaux salés et un peu d’eau. Après une petite côte j’arrive au ravitaillement de la Chaussée Tirancourt 1. Une bouteille devrait m’attendre là mais rien. Le bénévole sont désolés, ne comprennent pas, tant pis, on va faire sans mais cela m'énerve un peu quand même. Mon plan ravitaillement personnel est complètement bouleversé. Je me demande où sont passées mes bouteilles. J’ai pourtant bien respecté ce qui était écrit dans le règlement, j’aurai dû ajouter une étiquette précisant le nom du point de ravitaillement.

Au 25e km un officiel annonce les temps de passage, ce qui permet aussi de contrôler que tout le monde est bien passé par là. Il m’annonce 2h32, toujours dans une moyenne de 6’02-6’03, tout baigne. Je crois que je ne l’ai pas remercié perturbé par mon histoire de bouteille. Je m’en excuse vivement.
Une dame en vélo arrive à ma hauteur et me demande si tout se passe bien. Je lui explique mes soucis de bouteilles. Elle me propose son aide. C’est gentil, je la remercie, mais elle a un coureur à s’occuper, je me débrouillerai seul comme un grand. Avant de bifurquer sur une départementale bien fréquentée je vais faire une seconde pause pipi. Je me retrouve ensuite avec un léger vent de face qui n’est pas très agréable et comme les nuages gris ont décidé d’être de la partie, je suis bien content d’avoir mis des manchettes que je vais garder jusqu’à la fin.

Beaucoup de monde au ravitaillement de la Chaussée Tirancourt 2 et surprise, 2 bouteilles étiquetées 48 m’attendent, une d’isostar et une de Nutraperf. Je jette la première qui est vide et j’en embarque une pleine. Je repars sous de nombreux encouragements.
A Picquigny on vire à gauche pour retrouver la tranquillité des bords de Somme. Quelques pêcheurs nous regardent passer s’intéressant plus à ce que nous n'abîmions pas leur matériel qu'à nous applaudir. Je leur demande si ça mord, les réponses sont négatives.
Au ravitaillement d’Ailly sur Somme, contrairement à ce qui était prévu pas de bouteille 48. Pas grave, j’en ai une quasiment pleine sur moi. Après le 38e km, du côté de Drueil-les-Amiens nous reprenons cette seconde boucle en direction d’Argoeuves.
Second passage au ravitaillement de Saint-Sauveur. Beaucoup de monde et d’encouragements, ça fait plaisir. C’est une zone de passage de témoin pour ceux qui font la course en relais. Le premier concurrent vient d’ailleurs de me dépasser. Aux tables, une dame m’interpelle pour me signaler que j’ai oublié ma bouteille au premier passage. Je suis surpris, ce n’était pas prévu d’en trouver une là. Je vide rapidement celle que j’avais en stock pour emporter celle-ci.

Je passe le marathon en 4h14 soit 2 minutes de plus qu’en Sologne en 2009.  La chaussée Tirancourt 1, là aussi un bénévole m’informe qu’une bouteille m’attend. Encore plus surpris car au premier passage on m’a dit qu’il n’y avait rien pour moi. Du coup, j’ai une bouteille dans la pochette, une dans la main et bientôt une troisième car j’en ai une qui m’attend au ravitaillement suivant. Moi qui pensais que mes vitamines étaient perdues je suis un peu rassuré.
Par contre, pour finir l’épreuve il me faudra faire sans boisson énergétique sur les 3 derniers ravitaillements, il me faut être prévoyant. En tous les cas, pour les championnats de France l’année prochaine l’organisation va devoir s’améliorer sérieusement sur ce point, peut-être en s’inspirant de ce qui se fait ailleurs.

A part ça, je vais bien, tout va bien, pourvu que ça dure mais il me faut encore faire une pause pipi (au même endroit que la précédente).
De nouveau à Picquigny cette fois on tourne à droite pour un aller-retour vers Long qui se trouve à environ 17 km. A partir de là, le parcours, même s’il est agréable au bord de l’eau, devient monotone. Je me sens un peu seul malgré la présence de quelques canards sur la Somme. A mon allure, qui reste stable à 6’03, je reviens sans forcer, tranquillement sur quelques coureurs avec qui je papote un peu avant de les laisser.
Il y en aura deux qui n’apprécient pas de se faire doubler et me repassent. Je ne rentre pas dans leur jeu, ils s’épuiseront d’ailleurs avant moi. J’encourage aussi tous les relayeurs qui me doublent. Ils auront tous des mots gentils en retour, ça fait plaisir, merci !
Quelques troubles intestinaux se manifestent à nouveau. Là s’est compliqué, entre la Somme à gauche et un petit ruisseau à droite difficile de trouver un coin tranquille. D’ailleurs, un peu plus loin une dame n’aura d’autre choix que de se soulager sur le côté à la vue de tout le monde. De ce côté-là aussi les organisateurs pourraient faire un effort en installant des toilettes sur quelques ravitaillements.

A ma grande surprise aucun signe de faiblesse, les jambes tournent bien. Je double un concurrent qui n’aura pas de soucis de boisson. Il est équipé d’un camelbak, d’une ceinture porte-bidon et le panier du vélo qui le suit semble bien garni. Je vais croiser le leader de l’épreuve. La couleur de son maillot et le mot Irlande floqué dessus ne laissent aucun doute sur l’origine de ce monsieur Je l’encourage, j’aurais droit à un sourire en retour. C’est qu’il a une avance considérable, pour moi il a course gagné, je ne me suis pas trompé.
Le ravitaillement d’Hangest-sur-Somme est aussi une zone de passage de relais ce qui fait qu’il y a beaucoup de monde. Les encouragements sont nombreux, ça fait du bien au moral cependant il me tarde d’arriver au demi-tour.

La première féminine, l’italienne Francesca Canepa semble être au taquet, le casque fixé sur les oreilles. J’apprendrai qu’elle a amélioré son record personnel et même battu le record de l’épreuve amiénoise, elle repart avec 650 euros en poche. Bravo à cette grande championne.
Et pendant ce temps-là je suis toujours surpris d’aller bien, j’en profite et j’encourage toutes les personnes que je croise, je me sens moins seul mais je suis inquiet de ne pas encore avoir vu mon pote ce sera chose faite un peu plus loin peu avant le ravitaillement du 65e km. Je l’encourage vivement. Il me répond qu’il a froid, mais je suis confiant, il a l’air bien parti pour faire une belle performance.
Après le ravitaillement du 65e km et après avoir remonté et traversé un pont, on change de rive puis j’arrive enfin à Long, que c’était long !
C’est que ça grimpe un peu pour atteindre la place du village où se trouve le ravitaillement et le bidon bleu qu’il faut contourner pour repartir dans l’autre sens. Aux tables il n’y a plus rien de chaud ce qui fait râler quelques personnes, les bénévoles sont désolés. Je ne m’attarde pas, j’avale un TUC et c’est reparti.
De retour au ravitaillement de L’Etoile km73, juste après être repassé sur la rive droite, une personne dit aux autres voilà Hubert, planquez tout ! C’est l’ami Pascal qui les a mis en garde sur mon appétit féroce. Ils n’ont pas fait attention à moi à l’aller mais au retour ils ne m’ont pas oublié. Merci biloute !!!! Là encore plus de chaud. Les bénévoles sont désolés. Il a a eu visiblement des ratés dans les quantités livrées.


Les jambes vont bien mais naturellement l’allure commence à baisser, ce qui n’est pas le cas du moral qui est remonté à bloc. Je me dis que ça ne va pas durer comme ça encore longtemps, à un moment les jambes vont dire stop, mais quand ?
Premiers pépins. D’abord un caillou est rentré dans ma chaussure et il me gêne trop, je dois m’arrêter pour le retirer. Un peu plus loin, après Yzeux où j’ai trouvé un peu de soupe, mon ventre se manifeste violemment. Je n'ai plus le choix, il me faut trouver un coin tranquille car il est hors de question pour moi de faire comme la dame devant tout le monde. C’est qu’il me faudra attendre bien longtemps pour trouver l’endroit idéal, vers le 88e km. Après trois minutes d’arrêt la reprise est difficile, les jambes montrent leurs premières raideurs. 

Pour occuper mon esprit ailleurs, car je ne croise plus grand monde depuis Hangest-sur-Somme, je décide de mettre en marche la musique mais après un titre j’ai droit aux cours d’anglais qui se trouvent sur mon téléphone. Quand j’arrive au ravitaillement d’Ailly-Sur-Somme je coupe tout, de toute façon le son est trop faible, j’entends pas grand-chose dans le casque.
Je prends un coca et je repars sous les encouragements du bénévole qui me dit que c’est bientôt la fin, qu’il n’y a plus que trois remontées de pont et c’est l’arrivée. Merci monsieur, mais c’est à 9 bornes quand même...
Un coup d’œil au chrono pour constater que mon allure se fixe sur 6’17 au kilomètre, sauf que mon GPS affiche 800m de plus que les repères de l'organisation. Je suis incapable de calculer une heure d'arrivée précise mais je pense être largement dans les temps ce qui me rassure et me motive.


J’arrive au 96e, j’en reviens pas, je n’ai pas marché une seule fois. Les bénévoles du dernier ravitaillement ont la liste des concurrents pour un accueil personnalisé comme des stars. Je prends le temps de papoter un peu pour savoir si tout se déroule bien. A leur connaissance pas mal d’abandons ou hors délai sur le marathon et trois coureurs auraient bâché sur le 100km. Je les remercie et reprends mon chemin sans oublier de faire quelques photos des panneaux qu’ils ont accrochés sur les arbres.
2 coureurs me dépassent dont un accompagné d’un cycliste. Je suis certain que le premier est un relayeur mais le second je ne sais pas. En tous les cas il a une belle foulée.
Les premières maisons sont en vue, puis apparaît le panneau du 98e km. Un coup d’œil au chrono pour constater que je peux espérer être sous les 10h30 si je ne traîne pas. Alors je profite des quelques encouragements pour essayer d’élever le rythme.
Plus personne devant, derrière je ne sais pas, je me suis dit tout au long du parcours que c’était devant que ça se passait et qu’il ne me fallait jamais regarder derrière, ce que j’ai respecté.
Les bénévoles arrêtent les voitures de l’avenue Georges Pompidou pour me laisser traverser, je les remercie comme ceux du faubourg de Hem. Purée que c’est bon !
Je rentre dans le parc de la Hotoie sous un soleil qui se montre enfin timidement, l’arrivée est à l’autre extrémité. Dernier virage et au loin j’entends mes potes Pascal et Joseph hurler à plusieurs reprises “Allez Hubert”, tout le monde se retourne. Que d’émotions.
Joseph m’accompagne sur quelques mètres caméra à la main. Un dernier regard au chrono, c’est bon, j’ai amélioré mon temps de 9 minutes alors que je n’étais vraiment pas venu pour ça, tout se bouscule dans ma tête.
Une dame me demande si tout va bien, elle me propose même de m'asseoir mais je n’ai qu’une seule idée en tête qu’elle enlève la puce vite fait pour retrouver les potes et aller savourer tout ça devant une bière bien fraîche. Et c’est ce que nous allons faire sans passer par la case massage car il y avait trop de monde mais après avoir pris une petite douche.

Grosse déception au ravitaillement d'arrivée. Plus rien à manger alors qu’on nous a remis la veille un bon pour se restaurer. Nous ne serons pas les seuls à nous plaindre.
Heureusement il reste de la bière. Nous allons refaire notre course devant une pression bien fraîche sans trop nous attarder quand même, car le lendemain il faut se lever tôt pour rendre service aux coureurs des 20 km de Paris en tant que bénévole au ravitaillement du 5e km. Nous laissons donc notre ami Joseph rentrer sur Saint-Quentin après l’avoir remercié chaleureusement d’être resté aussi longtemps sur place puis direction Paris avec un Pascal super content, satisfait de sa course puisqu’il améliore son temps d’une bonne vingtaine de minute pour s’approcher des 9 heures.

Venu pour espérer faire un chrono autour des 11h30 et faire mieux qu’en Sologne 6 ans auparavant c’est quand même jubilatoire, je ne peux le nier. Il est vrai que je suis arrivé à Amiens avec un kilométrage bien plus élevé afin de pouvoir finir cette course dans les meilleures conditions possibles, terminer sans trop de souffrance et c’est ce qui s’est passé. Je dois dire que tout s’est déroulé sans accroc (sauf pour les ravitaillements personnels).
Côté chaussures et pieds pas de soucis, pas d’ampoule, les Hoka ont été géniales. Côté alimentation j’ai grignoté quelques TUC et un morceau de cake sur la fin, je n’ai donc pas avalé grand-chose de solide. J’ai surtout bien bu mes boissons énergétiques le plus régulièrement possible. Je n’ai pas pu alterner Isaostar et Nutraperf comme prévu mais les deux sont bien complémentaires. Je dois quand même avouer que j’ai une préférence pour l’isostar, pour son goût et pour son côté effervescent. Faute de bouteille sur la fin, j’ai terminé avec 2 coca.
Il faut aussi dire que le parcours se prête bien à la performance ; A part quelques remontés de pont et une toute petite côte de rien du tout du côté de la Chaussée Tirancourt, le parcours est assez roulant.
C’est un parcours globalement agréable, mais en bord de Somme on se sent un peu seul au monde, surtout quand on ne croise aucun coureur. La présence du soleil aurait donné un peu plus de charme à cet endroit mais je ne me plains pas, les conditions météos ont été bonnes pour courir.


Avant de terminer sur quelques points noirs côté organisation, je tiens comme toujours à remercier tous les bénévoles qui ont fait le maximum pour nous. Ils ont été à la hauteur de l’événement et ils ont assurés un max, parfois avec les moyens du bord, grand bravo à eux.
Il n’en reste pas moins que l’organisation à quelques défauts à corriger surtout qu’elle devra mettre en place les championnats de France de la distance l’année prochaine, aucun faux pas ne sera accepté.
Le premier point ce sont les ravitaillements personnels. Pourquoi ne pas s'inspirer de ce qui se fait ailleurs. En Sologne, par exemple, il y a 19 postes de ravitaillement tout au long du parcours. Du coup, on trouve dans la salle de retrait des dossards 19 bacs où les coureurs déposent eux-mêmes leur bidon pour les retrouver aux tables qu’ils souhaitent. C’est très simple et pas compliqué à faire.
Le second point, c’est qu’on nous avait remis un bon pour se restaurer à l’arrivée. Malheureusement plus de sandwich, plus de pizzas, que quelques gâteaux, madeleines et pain d’épices. Là c’est pas sympa et il y avait encore des concurrents sur le parcours. Je ne sais pas ce qui s’est passé, pas assez prévu ?  pourtant depuis une semaine le nombre total de coureurs était connu… y a t-il eu un contrôle correct des tickets ?  
J’ai entendu pas mal de personnes se plaindre de l’absence de boisson chaude (soupe, café, thé) à certains ravitaillements. C’est une chose qu’il faut aussi corriger sinon des coureurs ne reviendront pas.
J’aurai aussi bien aimé trouver des toilettes de temps en temps, je pense que c’est largement faisable pour le bien être des concurrents mais aussi des bénévoles et de la nature...
Enfin, sur tous les 100 km que j’ai faits, un speaker était présent à l’arrivée félicitant tous les finishers. Là, personne. On entendait quelqu’un au micro parler de je ne sais quoi. Je trouve que ce n’est pas rendre hommage aux personnes qui font la course, sans coureurs il n'y a pas de course.
Bref, il y a un peu de boulot sur la planche mais rien d'insurmontable. Je sais qu’il y aura toujours quelqu’un pour critiquer mais en améliorant ces points on ne pourra plus reprocher grand chose.
Merci quand même pour cette belle journée de sport et j’espère à bientôt.


Merci à toutes celles et ceux qui m'ont envoyé un message de soutien et d'encouragement. Bravo à tous les concurrents du 100 km comme du marathon, félicitations à tous les finishers !














La trace de mon GPS :

Mes photos :



Les vidéos de Joseph, mon arrivée :


Et un autre tout aussi heureux (y) Bravo Hubert ;-)
Posted by Joseph Corban on dimanche 11 octobre 2015




celle de Pascal :

Un cenbornard heureux ;-) Bravo PASCAL (y)
Posted by Joseph Corban on dimanche 11 octobre 2015



Les résultats :

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mardi 30 juin 2015

La Transbaie - 26e édition du 21/06/2015

La Transbaie 2015


Comme chaque année les dossards de cette course sont partis rapidement. Heureusement je m'y étais pris tôt. Aussitôt inscrit, aussitôt partagé sur internet. C'est alors que Florian me fait savoir qu'il se laisserait bien tenter et me demande quelques renseignements. Comme il est engagé sur le marathon de la Baie du Mont Saint-Michel quelques semaines auparavant il souhaite notamment se rassurer sur la faisabilité de la chose. Il finira par s'inscrire emmenant avec lui dans cette aventure Christelle et Karine.

Nouveauté de cette édition 2015, la course ne partira pas l'après midi comme c'était la coutume jusqu'en 2014 mais à 10h15. En conséquence, toute l'organisation a été revue dont le retrait des dossards qui n'est désormais plus possible avant la course. Tout le monde doit être passé à Saint-Valéry-Sur-Somme au plus tard le samedi 22 heures.


Je me suis donc rendu la veille chercher mon dossard mais aussi ceux de toute l'équipe. Il y a une bonne ambiance sur le village. Le soleil est présent, il y a de nombreuses animations pour les enfants et pendant ce temps là le plateau de télévision se met en place ainsi que la zone d'arrivée. A noter qu'en fin d'après midi des courses pour les enfants sont prévues.
Dimanche matin changement de météo. C'est un ciel gris et surtout un vent soufflant en rafale qui m’attendent à mon arrivée sur le parking aux environs de 8 heures. Il n'y a pas encore grand monde mais le parking va vite se remplir. Florian me tient au courant de leur progression. Ils vont arriver par la route qui bouchonne le plus. En attendant j'ai bien rigolé en voyant les nombreux déguisements passer devant moi. J'ai cru que nous allions rater le départ mais finalement, même après un passage par les toilettes nous nous présentons sur la ligne de départ une dizaine de minutes avant.

Christelle est inquiète. Elle n'a jamais participé à une épreuve aussi longue, on la rassure comme on peut mais pour elle c'est certain, elle n'ira pas au bout, c'est ce qu'on va voir… On décide de la faire ensemble. J'ai l'appareil photo en main pour immortaliser cette belle aventure.

A quelques minutes du départ les mains se lèvent, l'ambiance monte d'un cran quand la locomotive qui va donner le signal du départ se présente mais aussi quand l'hélicoptère de France 3 nous survole. Cette année France 3 fait les choses en grand. Comme les années précédentes je pensais que la course serait retransmise uniquement sur le site internet de la chaîne. Je me suis trompé. C'est aussi retransmis sur France 3 Nord Pas-de-Calais, haute et basse Normandie si bien que de nombreux téléspectateurs dont ma maman ont pu nous regarder en direct à la télé (liens pour revoir l'intégralité de la course à la fin de cette bafouille).

Comme nous sommes dans le troisième quart du peloton, il nous faudra 4 bonnes minutes pour passer sous l'arche du partenaire de l'organisation qui est en train de se dégonfler. Dès le premier virage ça part en montant. On prend donc une allure tranquille ce qui nous permet de rester facilement en contact

Cette petite boucle de 4 km sur le bitume de la ville nous permet de nous échauffer. A plusieurs reprises, en raison de rétrécissement il nous faudra piétiner un peu et je sens que certains sont un peu tendus ne sachant pas trop ce qui les attend dans quelques instants. Comme toujours il y a beaucoup de monde pour nous encourager surtout du côté de l'écluse où on quitte le macadam définitivement pour emprunter la digue nord vers la baie. Peu après le panneau 4km, un dernier ralentissement et c'est la descente dans la baie, les premières glissades, premiers bains de boue, premières flaques d'eau le tout dans la bonne humeur. Nous allons progresser tranquillement et pour ce qui me concerne je m'arrête assez fréquemment pour prendre des photos de mes compagnons du jour.
Je trouve quand même que le parcours et nettement plus humide et boueux que le années précédentes. Est-ce qu'avec un départ en début d'après-midi, à l'heure où le soleil chauffe le plus, cela permet au parcours de "sécher" un peu ? C'est possible en tous les cas cette année il ne faut pas compter sur lui, les nuages en ont décidé autrement. On aura même quelques petites gouttes d'eau vers le Crotoy mais rien de bien méchant.

A l'approche du "canyon", en plein milieu de la baie la mature du terrain change. Toujours de la vase puis de la verdure et de nombreux obstacles qu'il faut sauter, parfois escalader en s'aidant des mains, un exercice que semble apprécier Christelle.
Il y a une belle solidarité dans ce peloton qui avance petit à petit vers le Crotoy.
Là, pour la seconde fois en course, la seconde fois aussi en compagnie de Florian (la première fois c'était aux Flambeaux), je dois refaire un lacet, mes camarades m'attendent, merci ! Après avoir traversé le chenal du Crotoy, une belle flaque d'eau pas si froide que ça finalement, on arrive au ravitaillement où je vais boire un peu. De nombreux spectateurs nous attendent et nous encouragent, ça fait du bien au moral. Heureusement que la température est assez clémente pour eux comme pour nous même si, dès que je m'arrête, le vent me refroidit assez rapidement.
En redescendant en baie nous constatons qu'il y a encore bien du monde dernière nous. Normalement le retour est plus facile donc un peu plus rapide sauf que le terrain est très très glissant. Florian en profite même pour faire quelques figures de style, Karine et Christelle assurent, on va aller au bout tous ensemble.


J'ai tellement de boue, de sable dans les chaussures qu'elles sont très lourdes et elles ont énormément perdu en souplesse. Chaque flaque d'eau est l'occasion de se débarrasser un peu de cette vase qui s'accumule sur les pieds. Les dernières zones vaseuses traversées, c'est déjà remonté sur la digue cette fois en direction de la ligne d'arrivée.
Cette dernière côte est bien glissante mais nous la passons quand même assez bien mais j'ai perdu Florian et Christelle que nous voyons devant nous.
Nous revenons sur eux pour cette dernière ligne droite afin de passer la ligne d'arrivée ensemble après une petite accélération histoire que marquer le coup. Finalement nous ne sommes pas si sales que ça par rapport à d'autres.
Pendant que nous nous félicitons tous, au micro est interviewée la petite fille de Jacques Brel qui a terminé sa course juste devant nous. On nous remet un sac contenant la médaille, une bouteille d'eau, une barre énergétique, un fruit et quelques publicités puis nous filons à la douche enlever le plus gros de la boue qui recouvre essentiellement les chaussettes et les chaussures.

Ainsi se termine ma 6e participation à cette manifestation atypique qui nous réserve chaque année de belles choses.

Comme toujours, merci à l'organisation, aux bénévoles. Merci à Florian, Christelle et Karine d’être venus. J'espère que vous avez pris du plaisir. On en refait une quand vous voulez !



Pour moi, quelques semaines de repos avant de commencer à penser au 100km d'Amiens puis Marseille-Cassis puis ???

Bonnes vacances à toutes et à tous !!

Voici pleins de liens pour vous donner une idée de ce qu'est cette Transbaie


La trace de mon gps


Mes photos :


La course en intégralité grâce à France 3 (en 4 parties)  :


L'arrivée des coureurs :

Partie 3  (notre arrivée)

La vidéo d'un partenaire :

https://youtu.be/gKZ6oC7ne04


les résultats :

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mardi 16 juin 2015

2015 06 14 - 10 km L'Equipe

10 km l’Equipe


Une semaine après la Transju’Trail j'avais prévu de me reposer mais quand un jeu est apparu sur la toile pour gagner 2 dossards, je me suis dit pourquoi pas. J'ai tenté ma chance et le hasard a bien fait les choses. J'allais donc pouvoir m'inscrire et en faire profiter mon pote Pascal.
C’est donc grâce à la chaîne de TV L’Equipe 21 que nous nous retrouvons le samedi 13 juin sur la place de la République pour retirer notre dossard.
Nous y sommes allés tôt, il n’y avait personne, c’était parfait, sauf que nous n’avions pas, contrairement à d’autres, les informations nécessaires pour retirer le laissez-passer pour l'accès aux stands VIP le jour de la course avec vestiaire (bien pratique en cas de pluie), collation avant et après course, etc... 
C’est dommage, mais il y a plus grave dans la vie.


Dimanche 8 heures, Pascal et moi prenons la direction la place de la République pour palper l'atmosphère, nous mettre dans l’ambiance. C’est un peu la pagaille pour rentrer dans le village, on croise quelques coureurs de la SAM Paris 12, le club de mon pote. A noter qu’Isabelle est déjà sur place depuis quelques heures. Elle est bénévole sur la course mais on ne sait pas à quel endroit elle sera positionnée.
Nous prenons la rue Turbigo en direction du boulevard Sebastopol. C’est le point de rendez-vous avec Edouard.
En chemin un troupeau de coureurs de la SAM nous dépasse en partant s’échauffer du côté de la ligne de départ. Nous allons les croiser quelquefois et on en profitera pour faire une photo.




Après avoir trottiné un peu, toujours pas d’Edouard, nous décidons alors de rejoindre notre sas de départ. A peine entré qu’un sms d’Edouard m’informe qu’il vient d’arriver. Trop tard l’ami, rendez-vous à l’arrivée et bonne course !
Le sas se remplit doucement et Pascal espère retrouver Nathalie, sa coéquipière qu'il m'avait présenté aux 20 km de Paris et qui espère améliorer ici son temps sur la distance. Mais le temps passe et c’est un autre coureur de son club qui vient vers lui. Ce n’est qu’à quelques minutes du départ qu’elle nous retrouve accompagnée par son petit-ami. 


Son objectif est de passer pour la première fois sous les 50 minutes, il faut tout de suite trouver le bon rythme. Mais ce n’est pas facile d’accompagner quelqu'un. Si on se met devant on risque de l’emmener sur un faux rythme, trop élevé et c’est le crash assuré trop lent c’est la déception. A nous de trouver le juste milieu, de l’écouter.
On papote un peu puis ça commence à avancer, notre départ est imminent. Le décompte est lancé, on passe sous l’arche et je lance le chrono, le petit ami de Nathalie est parti à fond.
C'est sous un beau soleil et une température agréable qu'on se retrouve au premier kilomètre en 4’56 à ma montre. Le second kilomètre sera plus rapide. Attention de ne pas se griller, nous allons réussir à stabiliser l'allure sur le bon tempo.
Après la place de la Bastille nous allons essentiellement progresser sur la piste cyclable de l'avenue Daumesnil. Je ne dis rien sur ce choix mais si on se retrouve derrière des personnes plus lentes ça risque de coincer sur cette voie très étroite. Fort heureusement pour nous, pas de soucis et l’allure de ce troisième kilomètre se rapproche de ce qu’il nous faut tenir pour être dans l’objectif. Nathalie boit régulièrement. Le premier faux-plat qui nous emmène place Félix Eboué est passé sans encombre et le ravitaillement de la mi-course est déjà là. Je propose à notre compétitrice de lui prendre une bouteille d’eau de sorte à ce qu’elle ne perde pas de temps aux tables. Elle accepte mais les bouchons ont été enlevés, ça ne va pas être facile de la garder mais Pascal va prendre en charge la bouteille, la mettre à disposition de notre championne et il va s’en sortir haut la main, un vrai garçon de café, il sait tout faire notre champion !


Mi-couse, en bas de la descente vers la porte Dorée, le chrono affiche 24’35. Nous sommes dans les temps pour l’exploit, ça nous laisse même une petite marge car après ça va se compliquer un peu. Elle nous confie coincer généralement vers le 7e km, c’est là aussi, vers les deux tiers des courses qu’il m’arrive la même chose alors nous n’arrêtons pas de l’encourager. Grâce aux conseils de l’ami Pascal elle ne lâche rien et nous arrivons au point critique, place de la Nation toujours sous un beau soleil.
A partir de là le parcours se complique aussi ce qui fait baisser légèrement la moyenne. Ça remonte encore jusqu'au cimetière du Père Lachaise. Nathalie regarde son chrono de plus en plus souvent. Nous sommes dans les temps mais faut pas se focaliser dessus, il n'y a plus à réfléchir, faut tout donner, je suis quasiment certain qu'on va y arriver.

Nos encouragements l’obligent à faire face à la difficulté. Elle doit constater que nous dépassons de nombreux coureurs depuis quelques kilomètres, mentalement c'est positif. Après cet ultime faux-plat, il faudra faire attention au dernier virage car le peloton se resserre à chaque fois pour prendre la corde et ensuite la profil est favorable jusqu'à l’arrivée. 
Ce dernier kilomètre, essentiellement en pente favorable, sera le pus rapide et permettra de passer l’arrivée bien au-delà de ses espérances en 49’24, objectif largement atteint.


Un peu d'eau et quelques bonbons avalés, la jolie médaille au coup nous retrouvons le petit ami de Nathalie qui semble satisfait de sa prestation malgré le manque de préparation puis nous nous séparons pour rentrer à la maison.

Une belle matinée malgré la présence d'ambulances sur le parcours. J'espère que ce n'est pas grave. Merci aux organisateurs, grand merci aux bénévoles et direction la Transbaie la semaine prochaine pour un bon bain de boue.




Trace GPS :




Mes photos :




Du soleil, de la bonne humeur et 21 126 runners à Paris pour le plus grand 10Km de France : c'était ça le 10km L'Equipe 2015 !#10KmLEquipe
Posted by 10km L'Equipe on mardi 16 juin 2015
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2015 05 12 - La course du Ministère de la Culture

La course à pied de la Culture


Chaque année au mois de juin depuis maintenant 15 ans, le collectif des associations des personnels du Ministère de la Culture organise une manifestation sportive “La course du ministère”. C'est l’occasion de faire la connaissance des nouveaux collègues, de revoir d’anciens partis vers d’autres services.
A l’occasion de cet anniversaire, le règlement a été revu. Ce ne sont plus 6 km pour les hommes et 4 pour les femmes mais 5 km pour tout le monde, soit cinq tours d’un circuit tracé dans le jardin des Tuileries, un de mes terrains d'entrainement en plein cœur de la capitale.

Nous sommes 6 collègues à quitter le travail vers 11h30 : Elsie, Jean-Jacques, Simon, Pascal, Stéphane et moi. Sur place j'arrive à retrouver Benoît après l'avoir cherché quelques minutes, puis nous retrouvons un jeune retraité, Thierry. Ce seront donc 8 concurrents qui défendront les couleurs de notre institution.
Le dossard récupéré, la puce fixée à la chaussure (un peu plus compliqué pour Benoit dont le lien en plastic n'était pas fiable), un petit échauffement s’impose même si un soleil radieux nous inonde et fait grimper la température. Finalement nous ne serons que trois à trottiner.

A quelques minutes du départ, je suis quasiment en queue de peloton et certains établissements mettent une sacrée ambiance si bien qu’on entend rien de ce qui se dit au micro. Subitement les personnes devant nous avancent, le départ a été donné, sur 650 inscrits, 506 coureurs s’élancent, c’est parti, sans chrono car j'ai laissé ma montre à la maison.


Comme d’habitude et comme sur toutes les courses des coureurs lents, des marcheurs se sont positionnés devant ce qui m'oblige à slalomer.
Je ne prends pas de risque et laisse partir mes collègues. Au bout de 500m, je reviens à la hauteur de Stéphane avec qui je vais rester presque jusqu'au bout mais mon genou droit coince un peu, heureusement ce sera éphémère. Stéphane est normalement plus rapide que moi, mais il court peu, très occupé par la gestion de son club de Korfbal.
Mon collègue annonce un premier tour bouclé en 4’55 (le chronométrage électronique donne 5'13), le second sera le plus rapide (4'28). Normal, le peloton s’est étiré et ça s’est fluidifié. Nous commençons à mettre un tour aux derniers concurrents, des marcheurs. Au milieu du 3e tour nous dépassons Elsie que j’encourage puis c’est à notre tour de se faire dépasser par le leader, un coureur aux couleurs de l’APBNF.
Vers la fin du 3e tour Stéphane coince un peu à cause d’un point de côté mais il ne lâche pas l’affaire encouragé par les nombreux spectateurs présents aux abords de la ligne d’arrivée. A chaque participation j'ai remarqué que le jardin accueillait beaucoup d'enfants qui nous encouragent et demandent à ce qu'on leur tape dans la main. Certainement des classes de passage sur la capitale qui viennent déjeuner dans ce beau parc. Malheureusement, les supporters des Archives sont absents...
Quatrième tour, c’est moi qui coince. Je dois laisser filer un peu mon collègue. Je vais réussir à maintenir l’écart avec en tête l’idée d’accélérer dans le dernier tour pour revenir à sa hauteur ce que je vais réussir à faire dans les 400 derniers mètres pour finir ensemble en dépassant encore quelques concurrents. D'après sa montre, le chrono doit être d’environ 23’40, le chrono officiel affiche presque une minute de plus.

Une fois l’arrivée franchie, on nous retire la puce puis on nous invite à prendre une collation. Une fois tous les collègues arrivés nous assisterons au début de la remise des récompenses mais nous ne pouvons nous y attarder car l’heure passe et le boulot nous attend.

Cinq jours après la Transju’trail et ses 72 bornes, je ne pensais pas être capable d'aller aussi vite.

Merci aux collègues pour leur participation et à l’année prochaine !







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mercredi 10 juin 2015

Transju'trail, 72 km entre Mouthe (25) et Les Rousses (39)



8e Transju'trail


Pas facile de vous raconter cette course de 72 km dans le Jura. Pour commencer, c’est l’ami Pascal qui m’a parlé de cette épreuve qu’il tenait tant à faire. C’est à l’issu des 50 km de de Sologne fin août 2014, que j’ai décidé de me lancer dans cette aventure suite aux éloges d’Oliver sur cette course. 
Plus tard, Joseph se joindra à nous dans cette aventure qui s’annonce grandiose à la découverte de cette vidéo sur le web. Ce sera pour nous une première en montagne histoire de voir comment ça se passe.

Vous prenez la même bande de fous-furieux qui organise la Transjurassienne, la célèbre course de ski de fond et ils vous sortent une marche nordique, un trail de 23 km, un autre de 36 km, la Transju’trail de 72 km. Sans oublier la verticale et des trails pour enfants. Il y en a pour tout le monde, de quoi passer un excellent week-end dans le Jura en famille ou entre amis.

Comme ma voiture n’est pas au mieux de sa forme en ce moment, c’est Joseph qui va nous y conduire. A 6h30 ce samedi 06 juin, Ella, Isabelle, Pascal et Jospeh sont prêts. La fine équipe s’envole pour Les Rousses où Isabelle a réservé un chalet. Le voyage se passe dans la joie et la bonne humeur. Nous arrivons juste à l’heure pour le déjeuner. Le propriétaire nous fait découvrir rapidement le coin et on se familiarise avec des noms comme la Dôle, Prémanon, les Tuffes... des lieux qui vont nous parler le lendemain. 

Il fait beau, il fait chaud, nous allons déjeuner face à la Dôle, le point culminant de la course à 1677m d’altitude, second somment plus haut du Jura Suisse d’après Wikipedia. Après avoir suivi un cours d’épilation du "petit" Pascal qui a ébahi tout le monde, direction Morez, à 10 km de là pour retirer nos dossards. J’ai aussi retiré un lot gagné sur un jeu de la page facebook de l’organisation. Merci à Coralie pour ces beaux cadeaux.
Nous découvrons une ville industrielle, ancienne capitale de l’horloge comtoise et désormais capitale de la lunette, qui semble se meurtrir. Les nombreuses pancartes "a vendre" témoignent de la désindustrialisation, d’une désertification, d’une jeunesse qui part vers d’autres horizons pourtant le coin semble agréable à vivre mais ça ne suffit pas pour la retenir. 
La première épreuve, la verticale, course de 700m avec 250m de dénivelé positif se déroulera à partir de 16 heures. Nous y assisterons pour supporter Greg et son ami Bastien. Greg est confiant bien qu’il ne sait pas comment va réagir son corps sur cet effort assez rude une semaine après la Maxirace d’Annecy. 













On se positionne dans la première partie raide du parcours pour les encourager mais malheureusement j’ai merdoyé avec mon appareil photo et j’ai raté toutes les vidéos de leur passage. Désolé les gars, cela aurait été un bon souvenir que de vous voir progresser à quatre pattes.
De retour au chalet, on va se faire un bon plat de pâtes, préparer nos affaires puis aller au lit car Joseph va nous réveiller à 2h45 (désolé Jo j’avais des consignes).
Le petit déjeuner avalé, nous sommes en tenue, prêts à en découdre mais avant l'effort nous devons rejoindre l’office du tourisme pour prendre la navette qui va nous conduire au départ, il est 3h45.
Le bus, quasiment complet est assez silencieux. Il nous dépose une bonne heure plus tard devant la salle polyvalente de Mouthe, département du Doubs. 


Nous sommes un peu à l’étroit dans cette salle où nous n’occupons qu’un tiers de l’espace et des sanitaires sont hors-service ce qui génère une sacrée queue. J'ai avalé mon gâteau et après un petit tour aux sanitaires, c'est Pascal qui s'y rend et qui en sortira à 4 minutes du départ. Il a eu chaud !
L’ambiance est bonne, il fait 15 degrés, le ciel semble couvert, on espère que le soleil fera disparaître ces nuages bas pour nous puissions profiter des beaux paysages jurassiens.
On rentre dans la zone de départ, on se souhaite bonne course et à 5h30 précises un coup de fusil donne le départ de la course.


Posted by Joseph Corban on mardi 9 juin 2015

Un bon kilomètre de bitume et on rentre tout de suite dans le vif du sujet. Du macadam on en verra pas beaucoup et c’est tant mieux, mais je ne m’attendais pas à trouver ce qui suit.
Jusqu’au 16e kilomètre environ et le premier poste de ravitaillement, le parcours est agréable que ce soit en forêt ou en dehors. Il est un peu vallonné mais rien de bien méchant même si de temps en temps il faut marcher soit parce que c’est un peu raide soit parce qu’il est impossible de doubler. Tout ce qui peut se courir je le cours.
Première chute pour moi. Ma tête a heurté une branche d'arbre ce qui a fait tomber mes lunettes de soleil alors positionné sur la casquette. En voulant m’arrêter brusquement sur une herbe grasse et humide je suis parti en glissade sur le train arrière, rien de bien méchant mais attention pour la suite.
Après un passage dans une petite zone à la boue bien collante on arrive au tremplin de la Chaux Neuve, 6e kilomètre. 

Ca bouchonne un peu d’autant qu’il y a un pointage informatique pour le suivi en direct sur internet en haut de l’escalier.
Il fait chaud, il fait lourd ce qui m’oblige à boire énormément. Heureusement j’ai pris plus que le demi-litre obligatoire. J’arrive au premier ravitaillement presque à sec, j’en profite donc pour refaire le plein je repars après avoir été contrôlé une seconde fois. Et des contrôles sur cette course il y en aura pas mal que ce soit informatiquement ou manuellement.

La première grosse difficulté du jour s’annonce au menu du jour. En entrée, une belle côtelette histoire de se mettre en jambe. Non seulement la pente est forte mais elle est longue et ce n’est qu’un petit aperçu de ce qui nous attend et ce n'est pas ce quo'n connait dans notre région.
A partir de là je ne vais plus trop regarder mon allure car le temps passe mais le kilométrage sur ma montre n’avance pas. Pour autant, ça ne me démoralise pas du tout. Je sais que cela ne va pas être une promenade de santé. Ca grimpe fort mais après un bon kilomètre le panorama qui s'offre à nous est époustouflant.
Dans cette première ascension j'ai constaté qu'il me fallait non seulement être vigilant sur les pièges du parcours mais aussi sur les bâtons des autres concurrents. Entre ceux qui ne savent pas s'en servir, les bâtons qui ripent... on a vite fait de s'en prendre un coup alors j'essaie de garder une certaine distance de sécurité.













Alors que nous progressons vers le second ravitaillement je tente de glaner quelques informations sur la présence de toilettes le long du parcours auprès des autres coureurs que je côtoie. Ceux qui ont déjà fait l'épreuve me répondent qu'ils n'ont pas le souvenir d’en avoir vu et me conseillent d’aller en forêt. Ça me gêne mais je ne vais pas avoir le choix. Après le second ravitaillement ou j'ai à nouveau fait le plein des bouteilles, avalé un tuc et une pâte de fruit, j'écourte une discussion avec un coureur vendéen pour me trouver un coin tranquille.

On se retrouve ensuite sur un long monotrace en forêt, très agréable ou je suis un peu seul. Heureusement le parcours est bien balisé. Je suis rassuré car de temps en temps, j’aperçois au loin les talons de coureurs qui me précèdent. En sortant des bois, sur les hauteurs de Morbier, la chaleur est étouffante. La descente sur la ville est parfois délicate au bord du précipice sur un sentier très caillouteux. 

Morbier, 3e ravitaillement, en plein cœur de la cité, je dois goûter à l'un de mes fromages préférés puis je repars après m'être rafraîchi à la fontaine qui fait face à la mairie. Un signaleur me dit même que je peux en boire.
On quitte Morbier assez rapidement pour arriver peu de temps après à Morez. Je me retrouve en plein soleil sur une portion bitumée qui renvoie bien la chaleur et où un couple d'Italien (et non espagnol comme je l'avais imaginé) me dépasse. Je vais faire le yoyo avec eux jusqu'au 60e kilomètre. Ils sont plus lents que moi en montée mais leur allure est réglée comme une pendule. Comme je vais m’arrêter plus souvent qu'eux pour faire le plein d'eau, pour faire des photos et j'en passe, nous allons nous dépasser assez souvent.

Morez centre, mi-course, 5 heures d'efforts. Dans ma tête je fais le rapide calcul suivant : je double le temps et j’ajoute une bonne heure, ça devrait me faire dans les 11h30 de course. Enfin, ça c'est en théorie…Car sur les 36 premiers kilomètres on a fait 1200 m de dénivelé ce qui signifie que sur les 36 qui restent on a 2000 m à grimper avec une fatigue qui va s'accumuler.

Avant de repartir j'enlève les petits cailloux des chaussures, vérifie que mes bouteilles sont pleines et je repars.
On est pas encore sorti de la ville qu'on rentre déjà dans le vif du sujet et la pente va s’accentuer sur le haut de ces deux bornes de grimpette avec en plus, des parties parfois délicates à cause de rochers, de pierres, de cailloux et de racines. Je vais monter au train de mon couple d’italien, mais ils vont me distancer quand je vais m’arrêter prendre une photo et comme je vais me retrouve à nouveau seul sur ce sentier forestier, je vais en profiter pour faire une seconde pause technique.

A la sortie de cette portion boisée, cinq cent mètres de bitume me permettent de revenir sur l'homme et la femme. 
Juste avant de prendre un nouveau chemin, des bénévoles en train de manger nous pointent manuellement. Ils nous proposent aussi de faire le plein d'eau source à un petit tuyau où le liquide frais jaillit doucement. On ne peut se servir qu'un par un, je fais donc la queue. Le temps de refaire le plein, les italiens sont partis depuis quelques minutes mais comme ça remonte fort, je vais les rattraper. Pas pour longtemps, car au 42e km il me faut enlever à nouveau des corps étrangers de mes chaussures. Je m’arrête juste à côté d’un concurrent qui a un problème au talon d’Achille. Ils me dit que les secours le cherchent. Pour l'aider je lui donne la distance affichée par mon GPS. Au moment de le quitter les secours l'appellent et il leur communique cette information, Je peux reprendre ma route.

Le ciel s'assombrit et je commence à entendre le grondement de l'orage. Dans cette chaleur étouffante je me dis que c'est peut-être une bonne chose, que ça va nous affranchir un peu.
3 kilomètre plus loin un coureur est allongé sur le bord de la chaussée. Il me dit être épuisé, au bout du rouleau, plus de jus. Un riverain au maillot rouge (peut-être un bénévole) lui propose de le ramener à Prémanon. Je la laisse en lui souhaitant bonne chance pour la suite et je continue alors que les premières gouttes d'eau commence à tomber.
Les coups de tonnerre sont plus fréquents et se rapprochent, le ciel s'obscurcit subitement.
Au bout d'un sentier, je m'arrête à nouveau pour déchausser auprès d'un signaleur qui me réconforte en me disant que Prémanon n'est plus loin. Ça monte quelques centaines de mètres puis il n'y a plus qu’à dérouler jusqu'au ravitaillement me dit-il. On a pas la même notion des distances... Ça va monter sur plus d’un kilomètre et demi. Il pense aussi qu'avec ce temps l'organisation risque d'interdire la montée à la Dôle. Même si je comprends, le moral en prend un coup. Je me dis que la fête est gâchée par ces orages. Qu’on y monte pas pour des raisons de sécurité ou qu’on y monte pour rien voir dans les deux cas c'est une déception mais bon, faut savoir relativiser, il y a plus important dans la vie. 

Avant de le quitter il me dit que je peux faire le plein d’eau à l’abreuvoir qui est un peu plus haut, ce que je fais avant de m’enfoncer dans la forêt avec l’orage aux trousses. 
L'orage, l’élément qui me fait le plus peur, est juste au-dessus de ma tête et il y en a peut-être plusieurs… Ca tombe fort, il y a même de la grêle. Pour rafraîchir, je suis servi ce que j’avais oublié c’est que l’eau ça détrempe considérablement le parcours.

Certains s'arrêtent pour mettre une leur tenue de pluie. Comme ça ne me dérange pas je continue, de toute façon je suis persuadé que ma veste est toute mouillée dans mon sac.
Le chemin est devenu très glissant, j'ai l'impression de me retrouver en janvier au trail des marcassins. Certes je n'ai pas de chaussures de trail. En effet, à quelques jours de l'événement j'ai constaté que celles-ci étaient beaucoup plus abîmées que ce que j'imaginais. Alors comme pour l'ecotrail de Paris et la Saintélyon j'ai décidé de prendre mes chaussures de route, pas les Hoka, les Borooks et à ce que j'ai pu voir, par rapport à des personnes équipées dernier cri, je ne pense pas avoir été handicapé.
Ce qui me dérange le plus c'est que mes pieds sont mouillés. L'eau tombée en quantité ruisselle dans cette dernière côte avant Prémanon, je ne peux éviter l'eau de rentrer dans mes pompes. Pas de chaussettes de rechange, pas d’assistance comme les pros alors faudra faire avec.













J'arrive enfin au cœur du village où quelques spectateurs se sont réfugiés sous des arcades. La pluie s'arrête. Je suis trempé mais ce qui m'angoisse le plus c'est la fragilité de mes pieds.
Pour me réchauffer je prends un café et alors que la grande majorité des coureurs profite de cette pause pour enfiler une tenue de protection contre la pluie, j'écoute attentivement une bénévole nous expliquer ce qui nous attend dont les 3 km d’ascension de la Dôle qu’elle trouve très difficile. En prenant une pastille d'isostar dans mon sac je constate que ma veste n'est pas mouillée mais je la laisse à sa place et c'est reparti.


 











Des panneaux indiquent que nous empruntons le même parcours que la transjurassienne mais rapidement on rentre à nouveau dans les bois pour grimper encore et encore. On emprunte le tracé d'une remontée mécanique puis une piste bleue de ski alpin pour enfin arriver au sommet des Tuffes, 1417 m d'altitude.
Je constate que l’autre versant a visiblement moins souffert des orages, la Dôle est même sous le soleil. On enchaîne aussitôt sur une belle descente que je vais courir tranquillement appareil photo en main. Un coureur que je n'avais pas vu depuis un bon bout de temps me dit que c'est bon pour la dernière barrière horaire. Celle-ci me tracassait un peu l'esprit de temps en temps. Je ne pensais pas la trouver là mais me voilà rassuré, j'ai 30 minutes devant moi. Aux Dappes, avant-dernier ravitaillement avant d'attaquer le gros morceau. Je retrouve le coureur vendéen qui me dit être confiant pour la suite mais il m'annonce qu'après il y a encore une belle grimpette.

 










Après le pointage électronique à la sortie du ravitaillement, et sous un beau soleil, je rentre en Suisse et pars à l'attaque de la Dôle.
Et ça grimpe à nouveau ! Après 60 bornes dans les jambes ça devient très difficile. Pour ne rien arranger le sentier ne nous facilite pas la tâche. Les obstacles sont nombreux, ornières, pierres et rochers qui nous obligent parfois à lever les pieds assez haut alors que je n'ai plus de force et le palpitant à cent à l'heure. Je suis donc obligé de faire quelques pauses d'une vingtaine de secondes et même de m’asseoir 2 fois.
A mi-hauteur, je me demande ce que fait un 4x4 de la gendarmerie ici ? Veilleraient-ils à ce que nous ne passions pas de valise d'oseille en Suisse ? Je ne leur poserai pas la question mais en tous les cas ils ne veulent pas m’aider à gravir cette montagne.
Au sommet, à 1667 m, un bénévole grâce à ses jumelles, se rend compte que des coureurs sont encore autorisés à continuer la course alors que la barrière horaire est passée depuis une dizaine de minutes. Ça le fait râler un peu.

Je profite au maximum des beaux paysages qui s'offrent à nous, de la vue sur le lac Léman, sur la plaine de Nyon, sur Genève et son jet d’eau qu’on arrive à apercevoir. Par contre les nuages ne nous permettent pas de voir le Mont Blanc. Compte tenu du temps passé là-haut, je ne reverrai plus les Italiens qui m’ont dépassés quasiment en fin d’ascension.

Mais les bonnes choses ont une fin, cette aventure est loin d'âtre terminée, je ne peux pas rester ici.
J'ai beaucoup de mal à me remettre à courir à cause de mes pieds. Mes chaussettes mouillées sont certainement à l'origine d'ampoules. 
Je serre des dents, j'arrive tant bien que mal à trottiner mais les pierres et les trous sont si nombreux que je ne prends pas de risque, je n'ai pas envie de me retrouver à l'hôpital.

Le coin est sympa, un peu magique mais je me demande par où on va bien pouvoir passer jusqu'à ce que je vois quelques coureurs remonter devant moi.
C’est le dessert de la journée. Mon dieu qu’elle est raide aussi celle-ci !
Heureusement le col de Porte est un peu plus bas que la Dôle. Ici aussi il me faudra faire deux pauses dont une où je vais m'asseoir une minute pour faire baisser le cardio et profiter une dernière fois du paysage.

Cette dernière difficulté franchie il n'y a plus qu'à dérouler sauf que les premières centaines de mètres de la descente sont trop dangereuses pour moi.  Il y a trop de rochers, même les traileurs équipés de bâtons en bavent. Ce n’est qu’en rattrapant ce qui semble être une piste de ski qu’on peut courir jusqu'au dernier ravitaillement, tout en bas.
Les bénévoles sont un peu gênés car il n’ont plus d'eau gazeuse ni de coca ce qui semble contrarier légèrement quelques concurrents. Jusque-là fidèle à ma stratégie de privilégier le liquide aux solides, ce qui me convient très bien, ici je me lâche sur quelques tucs et surtout sur de délicieuses petites meringues, un régal. Un bénévole m'aide à faire le plein d'eau et nous dit qu'il reste 100 m de dénivelé sur les derniers 8 km.
En trottinant j'arrive à dépasser 3 coureurs dont 2 féminines puis, à la faveur d'une descente bitumée, alors que tout le monde marche (sauf une fille), je vais revenir sur cinq personnes puis sur deux autres un peu plus loin. Grâce à la pente très favorable, j'ai fait le kilomètre le plus rapide en 5'57 ce qui est énorme pour moi après plus de 67 km de course dans les jambes. Bon, c'est anecdotique, mais en fait les jambes sont en très bon état, seuls mes pieds et la fatigue me freinent désormais que le plus dur est fait.
A nouveau un peu de bitume et changement de direction à droite toute pour de nouvelles grimpettes en direction du fort de Rousses. C'est nettement moins difficile que ce qu'on a connu jusque-là mais j'en bave quand même.

Le fort est là. On y accède par une petite porte dérobée, cachée par la végétation. Quelques marches, un sentier qui doit longer le mur d'enceinte puis je traverse la cour du fort entourée de belles et impressionnantes bâtisses. Je commence à entendre le speaker, quelques personnes me félicitent déjà. L'arrivée est en vue et j'entends mon prénom dans les haut-parleurs. La ligne d'arrivée se dévoile, Joseph est présent caméra à la main et Isabelle comme Ella sont survoltées...
Joseph m'explique rapidement qu'il a abandonné. Je suis déçu pour lui, la fête aurait été plus belle s'il était allé au bout. Pascal a terminé, il est déjà douché mais me dit en avoir bien bavé. J'ai droit à quelques questions du speaker. D'un naturel plutôt discret, pas habitué à ce genre d'exercice et la tête sur une autre planète j'en oublie de féliciter et remercier tous les bénévoles ainsi que l'organisation. Je profite de ces quelques lignes pour me rattraper le faire ici.



Arrivée d'Hubert : 240 au Scratch avec 12 h 20 mn
Posted by Joseph Corban on mardi 9 juin 2015


L'arrivée de Pascal


Arrivée de Pascal : 121 au Scratch avec 10 h 51 mn
Posted by Joseph Corban on mardi 9 juin 2015
















Je n'ai qu'une idée en tête rentrer décompresser tranquillement avec les amis et profiter d'une bonne bière puis prendre une douche bien chaude. Je constaterai qu'en fait je n'ai aucune ampoule, la peau est toute fripée sous les pieds à cause de l'humidité mais pas de bobo.


Après un excellent repas où on a refait la course dans tous les sens, une nuit un peu agitée il nous faut rentrer sans oublier de passer par une fruitière. 
Ainsi se termine ce beau voyage dans le Jura, plein d'images dans la tête des excellents moments passés en course comme avec les amis.


Pour conclure, le trail de montagne est un exercice très difficile, je ne m'attendais pas à avoir un temps de course si faible. Sans préparation spécifique je suis satisfait d’être allé au bout et d’avoir profité de tout ce que l’épreuve pouvait nous offrir.
Bref, c'est une très belle première expérience qui en appellera probablement d'autres certainement sur des distances équivalentes (pour le moment) mais dans l’immédiat retour à la route.
La seule chose que je pense nécessaire d’améliorer si on veut vraiment parler de course propres, c’est de mettre des toilettes à disposition aux ravitaillements. Je n’aime pas tomber sur des excréments quand je vais me balader et je n’ai pas envie qu’on trouve les miens, ça me gêne.
A part ça, comme toujours, une organisation impeccable et des bénévoles supers sympas, merci à vous tous !
Merci au partenaire de l'organisation Craft pour les beaux cadeaux. Le porte-bidons d'avant course et le beau maillot de finisher !
Quelques tubes de gel sur le parcours, il y a toujours de abrutis qui n’ont rien compris. Quand des courses seront annulées parce que les autorités estiment que les coureurs ne sont pas propres ils seront les premiers à râler... Merci à Jospeh d’en avoir ramassé.

Merci à toutes les personnes qui m’ont encouragées, merci Joseph d’avoir été notre conducteur, merci à Isabelle d’avoir géré l’intendance et d’avoir fait la comptabilité. Merci à Ella de ta présence et à Pascal de m’avoir entraîne dans cette aventure, merci à tous pour votre bonne humeur !
Rendez-vous la semaine prochaine pour les 10 km l’Equipe, à domicile !

Ci-dessous, pas mal de liens vers des galeries photos, vidéos...

Je commence par la trace de mon GPS :



Mes photos, prises avec plusieurs appareils. Comme je n’ai pas pu les regrouper pour les classer chronologiquement, ça donne 3 galeries :




Les photos trouvées sur internet (dont celles de Jospeh)




Les photos trouvées sur le site de l'épreuve :
Galerie 1 ; Galerie 2 ; Galerie 3 ; Galerie 4 ; Galerie 5

Le résumé de la course par Nordic TV



D’autres images principalement sur la tête de course :




Le supplément spécial du Progrès paru au lendemain de la manifestation, le 08 juin et dans lequel on trouve une bonne partie des résultats mais mon nom n'y est pas...


Par Hubert Leclercq
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