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dimanche 23 octobre 2016

2016 10 15 - Trail des raids dingues (31 km)


Le trail des raids dingues 
(version 31 km)

Pour avoir participé à la première édition de cette manifestation, et même si je n'avais pas fait le parcours entièrement suite à une erreur d'aiguillage, cette course m'avait bien plu et l'organisation était sympa. Alors pour préparer la Saintélyon et se familiariser avec la course de nuit j'ai décidé d'y retourner sur la plus longue distance, à savoir 33 km.

J'arrive sur place dans les temps. Le départ est dans une heure trente. Il n'y a pas encore grand monde, je récupère mon dossard rapidement puis je retourne à la voiture.
A moins d'une heure du départ le parking s'est bien rempli, c'est le moment de se mettre en tenue. Le ciel est gris, menaçant et un petit vent frais me fait dire que la nuit va être fraîche alors j'accumule les couches.

Une fois prêt je me dirige vers le centre ville. Un départ fictif est donné du côté de la mairie et de l'église, belle occasion pour papoter un peu avec un coureur du coin.
Quelques gouttes d'eau font leur apparition mais rien de bien méchant puis, avec quelques minutes de retard, le départ est donné pour l'épreuve la plus longue. Un petit tour en centre ville puis nous nous retrouvons sur un chemin à la sortie du village pour un rapide briefing. On nous annonce plusieurs choses. D'abord que le parcours est raccourci de 2 km soit 31 km. Ensuite que le terrain est sec. Les pluies tombées la nuit précédente sur Paris auraient visiblement épargné la région.

Par contre, le point d'eau n'est pas fait pour remplir les bidons. C'est la surprise pour pas mal de coureurs. Nous aurons droit à un gobelet par coureur. A deux minutes du départ trop tard pour aller remplir la poche d'eau. Je ferai avec mes deux bidons. Enfin, on nous explique que le balisage est fluorescent et que par conséquent, si nos frontales ne nous montre rien sur une vingtaine de mètres c'est que nous sommes perdus.
Juste après ce beau discours le départ est donné et c'est en queue de peloton que je m'élance sans aucune pression.
A peine 1 km de course et nous entrons dans un bois, sur un sentier qui ne permet pas trop de dépasser mais qui est très souple et bien agréable. Mais ça ne va pas durer. 
Après une belle petite descente où pas mal de coureurs se sont servis de la corde mise en place pour le retour, je me débrouille sans et j'en profite pour dépasser quelques concurrents.
Après ça va se gâter. Une longue partie en devers que mes chevilles n'apprécient guère, puis des zones caillouteuses que je n'aime pas du tout, faut faire avec !  Je suis prudent, pas envie de me blesser. Je me rends compte assez rapidement que je vais avoir chaud et que je vais être limite au niveau boisson puisque mes bidons sont déjà bien entamés. Les écarts entre coureurs commencent à se faire de plus en plus important mais vers le 6e/7e km, je vais suivre une personne avec qui je vais papoter pendant environ 13 km.

Nous allons traverser un village (les seuls km sur bitume) puis, peu après une belle petite grimpette à l'aide d'une corde, nous nous retrouvons au point d'eau, soit presque la mi-parcours.
Juste après avoir avalé notre gobelet, nous entrons aussitôt dans une zone privée où des panneaux annoncent clairement la présence de nombreuses vipères, je ne suis pas très rassuré... Les petites côtes et descentes se succèdent. Mon compagnon de route, se fait une petite frayeur dans une descente. De derrière j'ai bien vu sa cheville partir de travers et j'ai craint le pire mais après avoir marché un peu, plus de peur que de mal, nous continuons.
Sur le retour nous retraversons le village en remerciant toujours les gentils bénévoles au passage. J'annonce à mon compagnon de route que je vais devoir faire une pause technique. Il me répond qu'il va lever le pied pour m'attendre. Au 20e km à ma montre,  je m'arrête donc quelques secondes mais peu après être reparti, un petit raidillon va me laisser sur place. Impossible d'avancer, je n'ai plus de jambe et mes bidons sont quasiment vides. Je ne suis pas rendu !
Je n'ai pas récupéré des 20 km de Paris courus la semaine précédente et je suis peut-être parti un peu trop vite. J'ai une pensée pour le coureur qui m'a peut-être attendu, j'imagine qu'il s'est douté que je n'étais pas au mieux.
C'est donc une longue traversée du désert qui m'attend. Je n'ai d'autre choix que de marcher seul. Plus de lumière devant comme derrière. Le moindre bruit me fait penser qu'une maman sanglier est peut-être en train de m'observer prête à me foncer dessus si elle se sent menacée. J'ai le cerveau qui se met à délirer, pendant ce temps là je progresse lentement mais surement. Je vais revenir sur un jeune coureur bien plus mal en point que moi avec de gros ennuis digestifs. Je lui demande s'il souhaite que je reste avec lui mais il insiste pour que je poursuive ma route.

J'arrive tant bien que mal au km 28. C'est là que des bénévoles nous aident à franchir un grillage. Je leur explique que je ne suis pas au mieux compte tenu du manque d'eau. L'un d'entre aux va aller me chercher une bouteille pour m'en donner un peu, je les remercie. Mais le mal est fait. Je vais pouvoir trottiner un peu mais je suis obligé d'alterner avec la marche.
A la sortie du bois, un coureur revient sur moi et me demande si on peut terminer ensemble. Je lui réponds que je vais essayer mais pas certain d'y parvenir. Il me réplique qu'il est dans le même état que moi. Nous allons donc faire le dernier kilomètre en se motivant mutuellement.


Finalement, après plus de 4 heures, je rentre dans le gymnase pour conclure ces 31 km exigeants. On me remet un petit cadeau puis je retrouve le coureur qui m'a accompagné de nombreux kilomètres. Il me dit avoir aussi souffert sur la fin, notamment de crampes. Des restes du semi de Reims qu'il a fait le week-end précédent.
Je file vite fait pour boire au moins 2 litres d'eau puis je vais avaler quelques pâtes et une bonne bière avant de reprendre la route, épuisé mais quand même satisfait de cette course.

Une belle balade assez technique dans les forêts normandes à deux pas de la région parisienne. Une course super bien balisée qui a un bel avenir mais il faut que le règlement soit plus précis dès l'inscription car apprendre à 2 minutes du coup de feu qu'un ne pourra pas faire le plein sur un point d'eau c'est un peu léger.
Je savais qu'il n'y avait pas de ravitaillement solide j'avais donc prévu mais pour l'eau ce fut une surprise, tout comme le nombre de coureurs figurant dans le classement final. 110 coureurs sur plus de 120 inscrits alors qu'au départ je pensais que nous étions plus nombreux.

Pour terminer, j'ai pu tester ma nouvelle frontale Led Lenser XEO 19 R acquise pour palier mes soucis de vue. L'éclairage est puissant et me convient parfaitement. Seul le poids de l'ensemble est un peu un handicap. Avec la batterie dans la sac ça va mais au bout que 4 heures on la sent quand même bien sur la tête. Globalement satisfait, on verra ce que ça donne à la Saintélyon.


GPS :


mes rares photos :


© Hubert Leclercq 2016

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